Les soldes d'été prennent fin aujourd'hui, mardi 19 juillet 2022. L'occasion d'en tirer un bilan qui s'annonce plutôt mauvais pour les commerçants de Toulouse. "Dans le meilleur des cas, c'est moins 10%", selon le délégué de la fédération de l'habillement.
C'est le dernier jour pour faire les soldes d'été et, a priori, la journée ne s'annonçait pas effrénée pour les commerçants toulousains. "La période des soldes a démarré en plein conflit entre l'Ukraine et la Russie, là dessus ajoutez l'anxiété qui ressort quant à l'inflation et surtout le problème du climat... Ça a été dramatique pour nous, les fortes chaleur ont totalement stoppé la consommation", explique Marc Fridman, délégué régional de la fédération nationale de l'habillement.
Conséquence directe pour les commerçants : la baisse de leur chiffre d'affaires. "C'est simple, les résultats sont négatifs. Dans le meilleur des cas c'est moins 10%, dans les pires c'est moins 40% du CA sur la même période. Ça donne une idée de la perte", détaille, désabusé, Marc Fridman.
Un fonctionnement démodé
"Tous les ans on répète la même chose sur les soldes, c'est toujours moins que l'année d'avant. Certains professionnels se demandent même s'il faut continuer à faire des soldes, est-ce que ça sert à quelque chose ? C'est une question qui se pose et qui est légitime", raconte Marc Fridman.
Alors certains ont fait des choix plus radicaux. Elodie Fontoura, gérante de "Chez ZEL" à Toulouse a décidé de ne pas faire de soldes. "Je trouve que tout au long de l'année on fait trop de soldes. Je le vois en tant que cliente, on est harcelé de mails et sms, de ventes privées... Moi je préfère faire des prix sympas toute l'année plutôt que des prix chers que je solde de temps en temps. Et je pense que ça ne me pénalise pas. Mes clientes ne sont pas surprises".
Internet est certes un concurrent de taille, mais Elodie Fontoura est persuadée qu'avec des prix justes et un bon accueil, elle gardera sa clientèle. Elle estime qu'il faudrait limiter à une toute petite période la baisse des prix, ce qui laisserait place à plus d'engouement. Sur cette question Marc Fridman la rejoint : "il faut penser à un autre concept".
Une conjoncture difficile
Les soldes ne fonctionnement plus, mais Marc Fridman s'inquiète de manière plus générale de la situation des commerces toulousains. "Dans le centre de Toulouse, beaucoup de petits commerces ont fermé. C'est gravissime. Pour une ville de 700.000 habitants avec un bassin de 1 million de personnes autour, c'est hallucinant de voir le peu d'offres".
La Chambre de commerce de Toulouse explique que toutes les cessations d'activité sont liées à des difficultés économiques : "Les gens désertent les centres-villes à cause du pouvoir d'achat, du prix de l'essence et de l'accessibilité en transports qui n'est pas optimum". Elodie Fontura, indépendante depuis deux ans, estime bénéficier de l'attraction du centre-ville même si elle admet du bout des lèvres que les indépendants seront de moins en moins nombreux vu les loyers de la Métropole de Toulouse.