Au mois de juillet, plusieurs dizaines de jeunes professeurs, tout juste diplômés, avaient réclamé, au rectorat de Toulouse (Haute-Garonne), d'être embauché pour cette rentrée 2024. Ce jeudi 12 septembre, c'est chose faite : ils deviennent titulaires, après plusieurs mois de réclamation.
Léa Duffort est soulagée. Ce matin, à 10 heures, Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse (Haute-Garonne), l'a contactée pour lui annoncer la bonne nouvelle : elle, et ses 45 collègues sont recrutés pour cette rentrée 2024. "Il s'est excusé pour la situation dans laquelle nous nous sommes retrouvés, raconte Léa. Nous sommes heureux qu'il ait fait un geste vers nous, car nous avons dû lutter pour en arriver là."
La bataille fut rude. Tout commence à la fin de l'année scolaire dernière. En juillet 2024, près d'une cinquantaine de jeunes professeurs diplômés d'un master, ayant réussi le concours, apprennent qu'ils ne sont pas recrutés comme titulaires pour la rentrée. "On nous a expliqué que l'enveloppe budgétaire avait déjà été dépensée et qu'il y aurait peu de départs à la retraite", explique Léa. Que faire ? "Il nous restait alors une option", déclare la jeune fille. Devenir contractuel. "Sauf que la majorité d'entre nous ne le souhaite pas, car ce n'est pas la même rémunération et le recrutement se fait à bac+3."
Une dizaine de départs à la retraite
Le 3 juillet dernier, une vingtaine de ces jeunes diplômés se sont réunis devant le rectorat de Toulouse pour exprimer leur désarroi. "On voulait aussi dénoncer la précarisation qu'entraîne le système des contractuels", ajoute Léa Duffort. Car en plus du bas salaire, ces professeurs qui n'accèdent pas au statut de titulaires ne sont pas certains d'être reconduit l'année suivante. "On les oblige à vivre dans l'incertitude et c'est difficile pour construire un avenir".
L'académie de #Toulouse recale 50 profs sur liste complémentaire... alors que des classes ferment et que des milliers d'heures manquent !
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) July 3, 2024
Mobilisation générale pour leur recrutement. Le rectorat refuse de nous recevoir ? On bloque le rectorat !
Et à la fin, ils reçoivent ✊️ pic.twitter.com/qnT9e46Ucr
Avec le soutien de plusieurs députés, majoritairement NFP comme Hadrien Clouet et Anne Stambach, ils se sont à nouveau mobilisés le 5 septembre. "Les députés ont été là pour appuyer notre demande, relate Léa. Cela nous a aidés." Finalement, Mostafa Fourar a attesté du recrutement des 46 candidats restants sur la liste complémentaire de l’académie. Il assure qu'une vingtaine de départs à la retraite sont prévus au 1er semestre. 40 des jeunes recrues devraient être affectées en Haute-Garonne, 3 en Ariège et 3 autres dans le Tarn-et-Garonne.