Des chercheurs du laboratoire de chimie de coordination du CNRS, à Toulouse (Haute-Garonne) ont développé un nouveau matériau qui pourrait révolutionner le stockage de nos téléphones. Une avancée dont ne pourront profiter les utilisateurs pas avant quelques années, car les fabricants ne sont pas encore prêts à investir.
"Stockage saturé". Qui n'a jamais supprimé, dans l'urgence, quelques photos et applications de son téléphone, plein à craquer, dont l'espace devenait insuffisant ? À Toulouse (Haute-Garonne), des chercheurs ont mis au point un nouveau matériau qui pourrait, à terme, résoudre ce problème. Leur étude a été publiée dans la revue Nature Communications le 21 août.
Ces scientifiques du Laboratoire de chimie de coordination (LCC – CNRS) travaillent sur le développement de l'électronique moléculaire. Aujourd'hui, le stockage de nos appareils électroniques est basé sur le silicium, qui est un métal. Problème : cette fabrication a ses limites. C'est pour cela que les utilisateurs sont obligés, aujourd'hui, d'aller chercher de l'espace de stockage supplémentaire dans un cloud ou sur un disque dur.
Trop d'argent investi dans le silicium
L'une des chercheuses, Saioa Cobo, professeur junior à l'Université Toulouse III Paul Sabatier, explique que l'on "arrive au bout de ce que l'on peut faire avec le silicium, on a donc besoin de nouveaux composants". Ces composants feront partie de la nouvelle électronique. Elle sera composée de petites molécules, qui auront chacune des propriétés. Comme des LEGOS, elles s'assemblent les unes avec les autres pour apporter une fonctionnalité différente. Cela peut ainsi multiplier la capacité de stockage d'un appareil.
Happy to share with you our latest paper in nature communication!@lcc-cnrs#spincrossover#electrontranferhttps://t.co/XIaCdWWEqQ
— Cobo Saioa (@SaioaCobo) August 21, 2024
Il a fallu deux ans, à Saioa Cobo et ses collaborateurs, pour mettre au point cette étude. "On continue de chercher des matériaux de plus en plus performants", assure-t-elle. Problème : "Il y a un fossé entre la recherche fondamentale et la recherche industrielle, déclare la chercheuse. Les fabricants ne veulent pas basculer sur une autre technologie pour le moment, car ils ont déjà investi des milliards dans le silicium." Il faudra donc patienter quelques années avant de pouvoir profiter de cette technologie.