Sur 82 molécules recherchées, 30 ont été quantifiées dans l'air dont 28 perturbateurs endocriniens : un signal d'alarme pour la santé en région

L'observatoire de la qualité de l'air en Occitanie, ATMO, a présenté ce lundi 14 octobre, les résultats de sa campagne de surveillance de l'air pour 2022 et 2023. La situation semble s'améliorer du côté des fongicides. Mais elle reste préoccupante pour les herbicides.

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ATMO, l'organisme chargé de la surveillance de l'air en Occitanie révèle ses derniers résultats. Il y a du mieux mais attention la vigilance reste de mise car cette embellie pourrait être due aux conditions météo.

Situation quasi stable

L'ATMO s'est intéressé entre 2022 et 2023 aux pesticides, issus des cultures de la région (céréales, vignes, et polycultures), contenus dans l'air que nous respirons. Sur 82 molécules recherchées, 30 ont été quantifiées dans l’air dont 28 perturbateurs endocriniens présumés ou avérés. Pour les fongicides, c'est relativement stable par rapport à la campagne précédente.

"En fonction de la météo on aura plus ou moins recours aux fongicides et sur cette dernière campagne, on peut noter une amélioration dans les zones viticoles", explique Thierry Suaud, administrateur d'ATMO en Occitanie. "Mais attention cela restera à démontrer au-delà de la variation saisonnière"

Le cas du prosulfocarbe

Les fongicides sont prépondérants depuis plusieurs années dans tous les secteurs viticoles et notamment dans l'Aude. Ce qui inquiète encore plus cette année, c'est le taux de prosulfocarbe, un herbicide, qui est particulièrement élevé pour la troisième année consécutive. 

"On retrouve le prosulfocarbe dans les cultures céréalières", précise Thierry Suaud. "Et il y a une persistance de la molécule au fil des années. Les campagnes d'ATMO ont permis que l'ANSES, l'agence nationale de sécurité sanitaire, se saisisse du sujet et qu'il y ait des préconisations de moindre usage".

Un droit à bien respirer

Car, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les populations, situées près des zones agricoles sont loin d'être les seules exposées : "Il y a trois niveaux de risque", affirme Thierry Suaud. "Le risque pour l'utilisateur, le monde agricole, le risque pour les voisins, les riverains et puis le risque pour les plus éloignés qui se croient épargnés mais qui peuvent être touchés par les molécules qui se déplacent dans l'air". 

Un adulte respire aujourd'hui quelque 15000 litres d'air par jour, c'est 10 litres par minute. La loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie du 30 décembre 1996 a d'ailleurs inscrit "le droit pour chacun de respirer un air, qui ne nuise pas à sa bonne santé". Et c'est loin d'être le cas aujourd'hui. 

La France, qui devait sortir du glyphosate a finalement fait marche arrière. C'est pourquoi l'ATMO poursuit ses surveillances pluriannuelles et appelle à la vigilance de chaque citoyen. 

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