Depuis ce mardi 2 avril 2024,, des surveillants pénitentiaires et des administratifs bloquent les "extractions judiciaires" de plusieurs prisons en Occitanie. À Seysses, mais aussi à Albi ou à Nîmes et Béziers. Ils dénoncent la surpopulation carcérale et un manque d'effectif. Rien que dans notre région il manquerait plus de 200 surveillants.
Depuis ce mardi matin 02 avril 2024, des surveillants et des personnels administratifs de différents centres de détention de la région bloquent les "extractions judiciaires" : ces convois qui permettent de conduire les personnes écrouées dans les différentes juridictions en vue de leur présentation devant un magistrat ou dans le cadre d’un jugement.
Les extractions judiciaires : un symbole
"Bloquer les extractions judiciaires, c’est enrayer la machine Justice temporairement et tirer la sonnette d’alarme auprès du garde des Sceaux.". Au-delà de ces extractions, le syndicat UFAPJustice, première organisation syndicale des personnels de surveillance pénitentiaire, veut dénoncer la surpopulation carcérale.
209 emplois ne sont pas pourvus pour notre région rien qu’en surveillant(es) pour seulement 23 petits postes proposés pour la prochaine campagne de mobilité pour l’ensemble de l’Occitanie !
Frédéric le Stanc, correspondant syndicat UFAP
Au niveau national, plus de 2 700 postes ne seraient pas pourvus.
Les personnels administratifs ainsi que les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation sont également impactés par cette surpopulation carcérale.
Tous réclament une politique de recrutement massif.
Des faits de violence en augmentation
Le personnel pénitentiaire dénonce une augmentation des faits de violence.
Les effets de bande se multiplient, la gestion humaine est très conflictuelle. Les personnels de surveillances doivent maintenir cette cocotte-minute afin d’éviter que cela n’explose.
Syndicat UFAP
En 2022, le syndicat UFAP dénonce 4 911 faits de violences physiques à l’encontre des personnels au niveau national, et une augmentation de 27% entre 2021 et 2022.
Le personnel administratif et les conseillers de probation doivent également absorber ce flux de détenus en augmentation. Même constat pour le personnel technique qui fait face à une hausse des dégradations des établissements liés à cette surpopulation.
La surpopulation carcérale en Occitanie
D'après l'UFAP, l'Occitanie serait la région la plus touchée de France avec 4 495 personnes détenues pour 2 566 places. Une moyenne de surpopulation avoisinant les 180%.
- Béziers : 1 100 détenus pour 809 places
- Seysses : 1 255 détenus pour 693 places
- Villeneuve-les-maguelone : 905 détenus pour 607 places
- Carcassonne : 146 détenus pour 60 places
- Rodez : 170 détenus pour 89 places
- Perpignan : 697 détenus pour 593 places
- Nîmes : 490 détenus pour 223 places
- Tarbes : 129 détenus pour 62 places
- Albi : 167 détenus pour 87 places
- Foix : 128 détenus pour 59 places
- Montauban : 214 détenus pour 137 places