Entreprises privées et acteurs de la recherche publique ont annoncé à Toulouse le lancement d'un consortium destiné à développer l'hydrologie spatiale pour mieux observer et gérer la ressource en eau, de plus en plus précieuse.
Le consortium, baptisé HydroVenture, rassemble notamment le Centre national d'études spatiales (CNES) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) côté public, et les entreprises CS Group, Magellium ainsi que vorteX-io côté privé. A l'origine de ce partenariat, le constat en 2010 de "l'importance de gérer cette ressource" aqueuse, bien public qui se raréfie et attise les convoitises, a noté Selma Cherchali, responsable du programme Observation de la Terre du CNES. Or, les réseaux locaux de mesures hydrologiques sont parcellaires et leur répartition dans le monde est inégale: le fleuve Congo, huitième plus grand cours d'eau du monde, ne compte par exemple que deux stations d'observation, a-t-elle souligné. "L'opportunité qu'on a aujourd'hui, c'est de répondre à ce besoin en utilisant les données spatiales", a déclaré pour sa part Joël Dorandeu, de l'entreprise Magellium, dont une partie de l'activité consiste à surveiller la qualité de l'eau.
En associant mesures locales et spatiales, HydroVenture a pour ambition de fournir à ses clients, pouvoirs publics et entreprises privées, des services en matière de "gestion de crise et de surveillance des cours d'eau, des points d'étiage, de la sécheresse, de la qualité de l'eau et de la quantité d'eau", a précisé Gwenaël Souillé, directeur business et développement espace chez CS Group.
Le consortium veut ainsi "créer une forte valeur ajoutée", selon Joël Dorandeu, qui a dit espérer qu'HydroVenture puisse, d'ici 2031, capter 40 à 50 millions d'euros sur les 440 millions que pourrait alors représenter le marché européen de l'hydrologie. Parmi les clients potentiels figurent les secteurs de l'assurance, de l'agriculture ou encore de l'énergie.
Pour mener à bien ses objectifs, HydroVenture assure s'appuyer sur plus d'une vingtaine de satellites publics déjà en orbite et dont les données sont, selon Joël Dorandeu de Magellium, sous-utilisées.