Une équipe d'astrophysiciens toulousains coparticipe à des recherches sur la nébuleuse d'Orion grâce au télescope James Webb. Les images captées sont impressionnantes et prometteuses.
Le télescope James Webb n'en finit plus de capter des découvertes fascinantes. Après avoir saisi les premières images de galaxies formées peu après le Big Bang, il y a 13 milliards d’années, il a cette fois-ci capturé des images de la nébuleuse d'Orion. Cette pouponnière d’étoiles est la plus riche et la plus proche du système solaire. Les résultats sont à la fois magnifiques et prometteurs.
Le télescope permet de voir les étoiles à travers la poussière
La nébuleuse d'Orion fait partie de la constellation du même nom. Elle est située à environ 1350 années-lumière de la Terre. C'est une zone riche où se forment beaucoup d'étoiles, et qui ressemble beaucoup à l'environnement dans lequel est né notre système solaire il y a plus de 4,5 milliards d'années. Le télescope James Webb permet de distinguer plus précisément la nébuleuse, comme la lumière infrarouge du cosmos, il peut voir à travers des couches de poussières.
Gaz très chauds et étoiles jeunes
Une quinzaine d'heures d'images et d'informations ont été obtenues par des équipes internationales co-dirigées par le Canada et la France. L'astrophysicien du CNRS Olivier Berné, basé à Toulouse, est l'un des deux responsables du projet Orion en France. Ce programme scientifique est l'un des premiers menés par le télescope James Webb. "Des étoiles et des planètes sont en train de se former dans cette nébuleuse" indique-t-il. "Dans une partie de la nébuleuse, on a une région très chaude où le gaz atteint 10 000 degrés, illuminée par des étoiles à l'extérieur. On a également des étoiles jeunes qui se sont formées autour" décrit l'astrophysicien.
"Un peu comme si remontait le temps"
Va-t-on pouvoir apprendre des choses grâce à ces résultats ? "On est encore dans la découverte" tempère Olivier Berné. "Ce télescope est en tout cas un outil prometteur. On espère en apprendre davantage sur les conditions physiques et chimiques de ce type d'environnement." Et c'est aussi parce que la nébuleuse d'Orion ressemble aux prémices du système solaire que son analyse est intéressante. "C'est un peu comme si on voulait remonter le temps" carricature l'astrophysicien. "On pourrait donc mieux comprendre d'où vient, et comment a été créé le système solaire."
Les équipes d'Olivier Berné recevront des nouvelles images et nouvelles données dans les semaines à venir. Avec peut-être de nouvelles surprises à analyser.