Les cancers liés papillomavirus ne touchent pas que les femmes. Les hommes sont eux aussi sujets aux cancers de types ORL induits par ce virus. Témoignage d'un patient qui a guéri d'une tumeur à la langue.
Il est plus connu chez la femme que chez l'homme. Le virus du papillomavirus provoque des cancers, de l'utérus notamment chez la femme mais aussi ORL chez l'homme. La vaccination facultative, existe et une grande campagne a été lancée en octobre 2023 pour les élèves de 5e, sans grand succès.
France 3 a recueilli le témoignage de Franck Soubielle, victime du papillomavirus.
Huit chimiothérapies et trente-cinq radiothérapies
Voilà un an que Franck Soubielle, comédien, a arrêté les soins. Il aura fallu 8 chimiothérapies et 35 radiothérapies pour venir à bout de ce cancer de la langue.
Tout a commencé par des symptômes durables mais presque anodins. "J’ai eu un petit problème à l’oreille, un problème de voix, une extinction de voix qui ne partait pas, j'ai consulté un ORL, c'était une tumeur à la langue", explique Franck Soubielle.
Une tumeur provoquée par le papillomavirus ou HPV, une maladie transmise sexuellement par contact direct avec la peau ou les muqueuses. Ce virus, est surtout connu pour déclencher, entre autres, le cancer du col de l’utérus chez la femme. "On croit que ce sont les filles qui portent le papillomavirus mais les garçons aussi sont porteurs et ça se déclenche ou pas", poursuit-il.
Le reportage complet de Sandra Wachlewicz et Marie-Lou Robert :
On est tous porteurs
Le papillomavirus est une infection silencieuse, asymptomatique. "On a 80 % de chances d’être en contact avec le HPV dans notre vie. On est tous porteurs, le risque est très élevé et justifie donc la vaccination aux jeunes garçons comme aux jeunes filles", plaide le Docteur Anouchka Modesto, Radiothérapeute à l'Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Oncopôle.
2000 décès
Pourtant, la vaccination piétine dans une France défiante. L’Australie, elle, est pionnière en la matière. En 16 ans, la couverture vaccinale de sa population avoisine les 80%. "Il y a une diminution drastique du nombre de cancer du col de l’utérus et les cancers chez les hommes diminuent de facto. En France nous sommes mauvais élèves. À peine 8% des jeunes garçons sont vaccinés", poursuit-elle.
Chaque année, 6300 nouveaux cas de cancer sont détectés, 2000 causeront la mort du patient.
"Évidemment, j'invite à se vacciner au plus vite. On peut soigner cette maladie. Et on peut éviter d’en mourir tout simplement", conclu Franck Soubielle.