Témoignage.  "Ce que l'on voit à Gaza, ça dépasse l'entendement ", un médecin raconte les conditions de soins au cœur du conflit israélo-palestinien

Publié le Écrit par Catherine Léhé
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Khaled Benboutrif, médecin généraliste spécialiste de la médecine de catastrophe à Toulouse (Haute-Garonne) est rentrée d'une seconde mission humanitaire dans la bande de Gaza et s'apprête à y repartir en octobre prochain. Le souvenir des milliers de patients qu'il a soigné dans des conditions très difficiles est indélébile.

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À peine rentré de Gaza, Khaled Benboutrif souhaite déjà y retourner. Spécialiste en médecine de catastrophe à Toulouse en Haute-Garonne, l'urgentiste est parti pour la première fois en janvier 2024. Avec l'association Palmed, il s'est porté volontaire une semaine après le début du conflit.  Pour sa deuxième mission humanitaire, le mois dernier, le souvenir des milliers de patients qu'il a soigné est indélébile.    

"Nesrine, cette petite fille de 16 mois dont la maison a été bombardé je ne sais pas pour quelle raison...Il y a eu 16 morts, dont la maman de cette petite fille, témoigne le médecin très ému auprès de notre journaliste Eloïse Cousin. On a pris en charge la petite à l'hôpital , elle avait une fracture du fémur, fracture bassin, une hémorragie de la rate, et un traumatisme crânien et traumatisme aussi du larynx... Elle était très impactée. Elle a eu beaucoup de chance pour la prise en charge, et beaucoup de chance et de force pour rester en vie."  

Manque d'eau, de nourriture, de matériel

Durant un mois, la vie de ce médecin a été dicté par le rythme des bombardements, l'absence de médicaments, d'eau et de nourriture. 

 "On n'avait pas de moyens, pas de compresses, tout était limité et rationné. On travaille pas proprement, pas stérilement, comme dans les tranchées de 14-18. Il y avait des épidémies de gale, de l'hépatite A, la polio qui est survenue quand j'étais là-bas."

Khaled Benboutrif, médecin toulousain envoyé à Gaza

Tous les jours des morts, tous les jours des blessés, tous les jours des personnes démembrées, déchiquetées, des parties de corps qu'on vous ramène dans une couverture, insiste-t-il. C'est très touchant. J'ai fait les accidents les plus horribles, mais ce que l'on voit à Gaza, ça dépasse l'imagination, ça dépasse l'entendement."  

Depuis son retour à Toulouse, il a le sentiment d'avoir abandonné les gazaouis. En octobre, il retournera auprès des soignants à Gaza, en mission humanitaire.

(Ecrit avec Eloïse Cousin)

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