Alors qu'elle vient tout juste d'engager une campagne contre le harcèlement la régie des transports toulousains Tisséo est confrontée à une affaire d'agression sexuelle dans un bus, dont Eva, une adolescente de 16 ans, accuse le chauffeur de passivité alors qu'elle implorait son aide.
C'est une affaire dont la régie des transports toulousains Tisséo se serait bien passé quatre jours après le lancement, à grand renfort d'affiches, d'une campagne contre le harcèlement sexuel dans son réseau.
Les faits remontent à vendredi dernier. Eva, une adolescente de 16 ans se trouve dans la ligne 1 du bus, au niveau de la station Jean-Jaurès, dans l'hyper-centre de Toulouse. Elle subit alors avances et réflexions sexistes d'un inconnu qui tente de s'exhiber devant elle.
Elle décide donc de faire ce que préconise la campagne de Tisséo, qui représente sur ses affiches les agresseurs en monstres difformes et répugnants, et alerte un agent Tisséo, en l'occurence le chauffeur du bus. Lequel, raconte Eva, lui rapporte qu'une femme vient déjà de se plaindre. "Je ne peux rien faire. Je ne peux pas quitter ma place", lui aurait-il rétorqué.
Le témoignage d'Eva, recueilli par Christine Ravier et Laurence Boffet :
Eva finit par descendre du bus et raconte l'histoire à sa mère qui contacte Tisséo. Pour seule réponse, la régie des transports lui conseille de "remplir un formulaire". Scandalisée, la mère d'Eva rend l'affaire publique via le réseau social Twitter.
FUCK YOU @infoTisseo - je viens d'avoir ma fille ado en larmes au téléphone qui a du descendre du bus ligne 1 vers 18:46 à François Verdier parce que le chauffeur de bus a refusé de faire descendre le GROS PORC qui a sorti ses parties gentitales devant elle.
— Stephanie Lamy (@WCM_JustSocial) 9 mars 2018
Et là, on ne lui propose plus de "remplir un formulaire". C'est directement Jean-Michel Lattes, premier adjoint à la mairie de Toulouse en charge des déplacements qui répond, également via twitter, s'être saisi du dossier et avoir demandé l'ouverture d'une enquête interne.
Au delà des réseaux sociaux j'ai immédiatement saisi le directeur du reseau pour enquête interne, sanction et rappel des consignes. On peut réagir ailleurs que sur Twitter et nous avons des exemples inverses de chauffeur réagissant dans le bon sens. Ce cas est inacceptable.
— LATTES Jean-Michel (@jmlattes) March 10, 2018
La mère d'Eva compte pour sa part porter plainte. Et annonce son intention de "continuer la mobilisation avec l'aide de collectifs féministes" au cas où l'enquête interne de Tisséo ne la satisferait pas.