7 mois après les premières révélations de maltraitance au refuge animalier de Toulouse, un salarié et la vétérinaire du refuge sont poursuivis et placés sous contrôle judiciaire. Un procès est attendu en 2025 dans cette affaire qui avait choqué l'opinion publique.
Un salarié et la vétérinaire d'un refuge toulousain ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire pour maltraitance animale. Cette affaire avait fait grand bruit lors des révélations au printemps dernier.
"Je suis soulagée"
C’est un énième acte de cruauté qui a accéléré l’enquête. Un chien est mort étranglé lors d’un transport assuré par le salarié incriminé. L’homme et la vétérinaire du refuge sont poursuivis pour sévices graves sur animaux et exercice illégal de la médecine vétérinaire.
L’association de Céline Gardel, spécialisée dans les affaires de maltraitance animale, se félicite de cette avancée dans l’enquête. C’est elle qui avait porté plainte il y a 7 mois : "Je suis soulagée, rassurée et même ravie que l'enquête ait pu aller jusqu'au bout", témoigne Céline Gardel, présidente de l'association "Les 4 pattounes".
"Il frappait les chiens"
Et de rajouter ; "Nous faisons naturellement confiance à la justice et nous remercions, tous ceux qui ont participé : les policiers, les magistrats, qui ont accompli un véritable travail de fourmi". Le salarié et la vétérinaire ont désormais interdiction d’exercer une activité en lien avec des animaux.
une vétérinaire et un salarié du refuge #ATPA-SPA de #Toulouse ont été présentés au Parquet et devraient être placés sous contrôle judiciaire. Ils devront répondre d'actes de #cruauté et de #maltraitance devant la justice en avril 2025.)https://t.co/6hzc4MRQqe
— Chris Tina (@ChristinaHell) October 10, 2024
Pour cette ancienne bénévole, c'est un vrai soulagement. Écœurée par les actes de cruauté à répétition, elle a fini par quitter le refuge : " Il traînait les chiens et quand le chien n'écoutait pas, il pouvait le frapper", raconte Jessica Viger. "Et d'ailleurs, il l'a déjà fait devant témoin".
La direction savait
Elle poursuit : "Il les malmenait, il leur donnait des coups de pied et la direction le savait. Ce n'est pas seulement le salarié et la vétérinaire qui sont en cause dans cette affaire. Il y a aussi la direction". Les responsables du refuge se défendent pourtant de ne pas avoir réagi à temps.
"C'était difficile pour nous d'agir directement sur ce salarié, en tout cas tant que la procédure était en cours", reconnaît Véronique Guiony, administratrice du refuge ATPA, l'association toulousaine de protection des animaux. "Le fait survenu la semaine dernière a changé la donne car nous avions un acte majeur, grave, qui a entraîné le décès d'un animal".
Le salarié a été licencié pour faute grave. Le contrat de la vétérinaire a été rompu. Les deux personnes seront jugées le 7 avril 2025. Ils encourent 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.