Témoignage. "J'ai vu tous les matchs de Just Fontaine à la Coupe du monde de 1958" raconte Jacques Vendroux

Publié le Écrit par Benoît Roux
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Le journaliste d'Europe 1 Jacques Vendroux avait 10 ans en 1958. Son père l'a amené en Suède pour voir la Coupe du monde de football et les débuts de celui qui ne devait pas être titulaire : Just Fontaine. Les prémices d'une longue amitié.

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Ce mercredi matin vers 8h30, Jacques Vendroux a eu au téléphone Arlette, la femme de Just Fontaine. "Il s'est éteint paisiblement, entouré de sa femme et de ses 2 enfants". L'annonce de la mort de cette légende du football s'est ensuite propagée très rapidement, à la hauteur du capital de sympathie de celui qui a marqué l'histoire du football.

"Notre génération, on a tous rêvé d'être Just Fontaine"

Pour Jacques Vendroux qui vient de lui rendre hommage sur l'antenne d'Europe 1, "Just Fontaine est dans l'ADN de tous les Français comme Platini, Zidane, Mbappé, Prost, Blanco ou Yannick Noah. Il y a des noms magiques comme ça. Toutes ces personnes, il faudrait les mettre dans le Larousse."

Incontestablement, Justo aura gravé son nom au Panthéon du foot français et mondial. Il y a ce record de 13 buts en Coupe du monde, mais pas seulement. Il a été sélectionneur du Maroc et de l'équipe de France, le seul à avoir plus de buts que de sélections avec les Bleus (1,4 but en moyenne par match), le premier entraîneur à faire monter le PSG en division 1, fondateur du premier syndicat de joueurs (Union Nationale des Footballeurs Professionnels en 1961)... La liste est longue. 

"Pour moi, c'est un joueur complet : pied gauche, pied droit, tête. C'est un Bernard Lacombe. Il est malin comme un singe, un renard des surfaces. Ma génération (NDR Jacques Vendroux fête ce mercredi 1e mars ses 75 ans !), on a tous rêvé d'être Just Fontaine. Mais c'est avant tout un super mec."

"J'avais 10 ans et mon père m'a amené voir la Coupe du monde de 58 en Suède"

Dès son plus jeune âge, le futur journaliste se passionne pour le foot. Son père lui fait alors la surprise de l'amener en Suède pour voir la Coupe du monde en 1958. "Ma mère m'a fait passer un cahier d'autographes. J'ai eu la surprise de voir qu'il y avait la signature de Just Fontaine."

Et pourtant, Justo devait être sur le banc et non sur le terrain. "Il doit sa titularisation à la blessure de Stéphane Bruey, l'avant-centre du SCO d'Angers" ! Avec la triplette de folie Kopa-Fontaine-Piantoni, l'équipe de France fait des ravages et se hisse à la 3e place de la Coupe du monde. Et Just Fontaine inscrit 13 buts, un record dans les phases finales d'une même Coupe du monde, dont un but d'anthologie face au Brésil de Pelé. "C'est le talent et la chance, un mec hors norme. Avec Kopa et Piantoni, c'était nos idoles. Honnêtement, je ne me rappelle pas d'un but en particulier car j'avais 10 ans. Mais c'était magique d'avoir pu voir un tel joueur." 

Fontaine et Vendroux ne se connaissaient pas encore mais une belle amitié va naître. 

"Il a fait une quinzaine de matchs avec le Variétés Club de France"

En 1971, Jacques Vendroux fonde le Variétés Club de France. Les plus grandes stars du foot (mais aussi d'autres sports) s'y retrouveront pour des matchs de gala. "De 1971 à 1973, Just a disputé une quinzaine de matchs avec nous, toujours chaleureux et adorable. Il avait encore du jeu et de beaux restes malgré la grave blessure qui a mis fin prématurément à sa carrière professionnelle". 

Plus tard, il entraînera le PSG, le tout nouveau club parisien qu'il fera remonter dans l'élite et l'US Toulouse qui deviendra un an plus tard le TFC. 

Ce Toulousain de cœur a toujours gardé un pied et un œil dans le foot. Atteint par la maladie d'Alzheimer, il était placé dans une structure adaptée. "Il a quand même regardé tous les matchs de la Coupe du monde au Qatar et son attention était plus forte quand il y avait du foot à la télé. Le 18 février dernier, il a même suivi la victoire de l'équipe de France féminine face à l'Uruguay. J'espère que le foot français lui rendra un bel hommage ce week-end, à la hauteur de cette légende."

Ce week-end, sur tous les stades de France, une minute de silence sera respectée pour Justo.

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