La hausse du prix du gaz est une problématique centrale pour les collectivités. À Lherm (Haute-Garonne), depuis 2019 une chaufferie-bois couvre la majorité des besoins en chauffage. En plus des avantages environnementaux, l'appareil permet surtout d'alléger les factures.
La municipalité de Lherm (Haute-Garonne) a-t-elle tout compris avant tout le monde en installant une chaufferie-bois il y a trois ans, en 2019 ? La guerre en Ukraine suivie de la crise de l'énergie ont, en tout cas, démontré que le plan de rénovation énergétique pensé par la municipalité était bien senti, en se dotant de cet appareil innovant. "C'est vrai que l'on a eu du nez" en sourit le maire, Frédéric Pasian, qui martèle que ce n'est pas l'actualité du moment qui l'a forcé à changer. "On avait déjà entamé la transition énergétique. Je n'ai pas attendu que ça coûte cher pour agir" certifie l'édile.
Cette chaufferie-bois accumule des bienfaits environnementaux, et locaux : une machine de 150 kwatts, chauffée grâce à du bois déchiqueté sous forme de copeaux qui est fourni par des entreprises du Gers ou des Pyrénées. La chaufferie garantit les besoins de l'école et de la salle polyvalente de la ville. "La combustion du bois crée de la chaleur, ensuite distribuée via des chemins souterrains, avant d'être stockée dans des chaudières" décrit Frédéric Pasian. Cette forme de chaleur couvre 85% des besoins, les 15% restants sont gérés par le gaz "en cas de température extérieure très basse".
Coup double pour les économies
Les économies sont doubles. Elles sont d'abord écologiques : le chauffage par le bois génère seulement 24,4 grammes de CO2 par kilowattheure. Le gaz, lui, en répand 10 fois plus (234 grammes par kilowattheure), selon des chiffres de la municipalité.
Elles sont aussi et surtout financières : grâce à ce système de chaufferie-bois, la municipalité a économisé près de 42.000 euros en 3 ans de fonctionnement depuis la mise en fonctionnement de l'appareil en 2019. "On est capable d'assumer la hausse de l’énergie. Les finances de la commune vont pouvoir encaisser le choc" se félicite le maire. Une affaire encore plus avantageuse si l'on se réfère à d'autres chiffres que donne Frédéric Pasian : "le prix du gaz a quadruplé passant de 0,044 € TTC/kWh à 0,19 € TTC/kWh". Forcément pénalisant, et pas que pour sa collectivité.
Un projet qui en appelle d'autres
L'investissement de cette chaufferie-bois a coûté au total 530.000 euros TTC. 80% du coût a été pris en charge par des aides, dont 70% par l'État. "Le reste à financer est une somme dérisoire pour la commune" se réjouit le maire, qui assure avoir déjà amorti ce financement.
Et cela lui donne encore plus d'idées : "on a lancé la rénovation énergétique de la salle polyvalente afin de mieux l'isoler" s'engage l'édile. Quant à la chaufferie-bois, elle pourrait s'agrandir. "D'ici 2023, on souhaite aménager un raccord avec le gymnase, le collège et l'EHPAD de la ville" ambitionne-t-il. Mais pour ça, le fonctionnement doit être repensé, avec un système de revente d'énergie à imaginer via la SDEHG, le syndicat départemental de l'énergie. Vous l'aurez compris, les projets pour économiser de l'énergie ont l'air prometteurs.