En attendant la tempête Ciaran qui devrait atteindre les régions du nord-ouest de la France dans la nuit de mercredi à jeudi, découvrez cinq tempêtes historiques qui ont marqué le territoire français en 320 ans. Inondations, rafales de vent à plus de 150 km/h, forêts dévastées et nombre de personnes qui ont péri dans des conditions dramatiques, Météo-France a mis à disposition un recueil complet sur les tempêtes observées.
Alors que la tempête Ciaran devrait arriver dans la nuit de mercredi 1e novembre, Météo-France a mis à disposition un recueil complet des connaissances et des données climatologiques sur les tempêtes observées en France métropolitaine.
Plusieurs bases de données originales sont proposées avec des outils interactifs comme des cartographies, des fiches de synthèse détaillées de "tempêtes historiques" rencontrées en France depuis 1703, ainsi que des statistiques et records sur les vents violents.
Les caractéristiques des tempêtes et leurs conséquences peuvent être très différentes selon l’origine de la dépression atmosphérique. Les tempêtes sont différenciées par leur origine selon qu’elles proviennent de l'Atlantique ou de la Méditerranée.
🚩 Voici les vents les plus violents envisagés lors du passage de la 🌀#tempête #Ciaran entre mercredi soir et jeudi dans le nord de la France. Les 150 km/h seront localement dépassés sur les caps, côtes et îles exposés. Dans les terres, des rafales proches de 120 km/h sont… pic.twitter.com/fcgL1lWDDt
— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) October 31, 2023
"Météo France a privilégié une classification de type experte basée sur l’analyse systématique de prévisionnistes en contexte opérationnel".
"La méthode, dite Dreveton, du nom d’une de ses auteurs, vise à ranger les tempêtes en douze types correspondant à des caractéristiques météorologiques bien définies". Elle a été établie en 1997 mais reste toujours d’actualité.
Les tempêtes historiques ont été répertoriées en cinq périodes :
- période de 1703 - 1939
- période de 1940 - 1979
- période de 1980 - 1995
- période de 1996 - 2005
- période de 2006 - 2020
Au total, 100 tempêtes sont classées durant ces cinq périodes.
7 décembre 1703, première tempête enregistrée
La première tempête recensée et pleinement documentée date du 7 décembre 1703. Elle traverse le nord-ouest de l’Europe.
Le sud de l’Angleterre est sévèrement touché mais aussi le nord-ouest de la France et les régions s’étendant du Bénélux au Danemark.
En France, elle balaie la Manche, la Bretagne, la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, la Picardie et le Nord-Pas de Calais.
"Sur l’ensemble des régions européennes touchées, on relève entre 8 000 et 15 000 morts".
Tempête du 26 juin 1958
Cette tempête venant de l'Atlantique a concerné toute la France. C'est une dépression centrée sur l’Irlande qui a dirigé un flux perturbé sur l’ouest de l'Hexagone donnant des vents très violents dans le Sud-Ouest et sur l’Auvergne.
Des rafales violentes ont eu des conséquences destructrices pour les forêts sur la moitié sud du pays. "Des forêts sont entièrement dévastées dans le Sud-Ouest".
À Toulouse, des rafales ont été mesurées à 140 km/h, sur le Mont Ventoux à 130 km/h, à Perpignan à 122 km/h et 104 km/h à Pau.
Tempête du 6 - 8 novembre 1982
"Sans doute une des plus grosses tempêtes de sud à sud-est, sinon la plus grosse, sur le sud-est de la France depuis un siècle".
Sur le Languedoc, les vagues prennent une hauteur tout à fait exceptionnelle. La mer est grosse le 7 novembre et le 8 avant de s’apaiser dans la nuit du 8 au 9 novembre. En mer, un peu plus au sud, "la mer a dû être très grosse, creux de 9 à 14 mètres, voire temporairement énorme".
Cette violente tempête avec de très fortes pluies a balayé l’ouest de l’Europe. Les vents ont soufflé à plus de 140 km/h à l’intérieur des terres et plus de 180 km/h sur le littoral languedocien.
"700 000 foyers soit environ 2 millions de personnes furent privées d'électricité". Les quantités d’eau enregistrées, les dégâts dus aux inondations, aux vents et à la houle, des destructions catastrophiques sur environ 30 départements ont été constatés.
Des rafales ont été mesurées à 216 km/h sur le Mont Aigoual dans le Gard à 1 567 mètres d'altitude.
En France, on déplore 15 morts et 60 blessés, 12 morts en Andorre.
Tempête Gloria : "Il faut remonter à janvier 1982 pour trouver un épisode méditerranéen aussi intense en hiver"https://t.co/fwURft6BBk pic.twitter.com/vZlT9Updqd
— franceinfo (@franceinfo) January 20, 2020
"Martin" du 27 - 28 décembre 1999
Le dimanche 26 décembre 1999 la violente tempête Lothar traverse le nord de la France. Le lendemain, une nouvelle tempête Martin dévaste la moitié sud du pays avec des rafales de vent de plus de 150 km/h.
Coupures de courant, écrasement d'habitations, de véhicules, le bilan de cette tempête est lourd. "35 morts et des blessés avec des dégâts matériels impressionnants". Des milliers d’arbres cassés ou déracinés ont rendu les routes impraticables pendant plusieurs jours avec un trafic ferroviaire interrompu.
"En Gironde, la centrale nucléaire est inondée provoquant un incident nucléaire de niveau 2".
L'estimation des pertes économiques a été évaluée à 6.4 milliards de dollars.
Depuis ces 2 tempêtes de 1999, Lothar et Martin, Météo-France a créé "Vigilance météorologique" pour anticiper les risques. Ce dispositif inédit permet de croiser des critères météorologiques et leurs effets pour les territoires.
🌪️⚠️ La tempête Ciaran, semblable à celle de 1999, va toucher la France en milieu de semaine : une "bombe météorologique" avec des rafales autour de 150 km/h. @infofrance2 pic.twitter.com/jl4xuLg9Gz
— Telematin (@telematin) October 30, 2023
"Xynthia" du 27 - 28 février 2010
La tempête Xynthia atteint les côtes du Sud-Ouest de l’Atlantique au moment de la marée haute de vives eaux.
"La conjonction de fortes vagues, d’une surcote importante et de coefficients de marée élevés provoquent des inondations meurtrières, notamment en Charente-Maritime et en Vendée".
Xynthia a durement frappé le littoral Atlantique et les conséquences sont dramatiques. 53 personnes ont péri en France, dont 29 en Vendée et 12 en Charente-Maritime.
Le secteur agricole a été durement touché, plus de 500 exploitations correspondant à plus 50 000 hectares ont été inondées. 6 000 maisons ont été endommagées. "Au total, on peut évaluer à plus de 500 000 personnes le nombre de sinistrés, à des degrés divers, à la suite du passage de Xynthia".
Le montant total des dégâts est évalué à plus de 2,5 milliards d’euros.
De violentes rafales ont aussi été observées, 238 km/h au Pic du Midi, 154 km/h sur la Lozère et 120 km/h à Tanus entre Albi et Rodez dans le Tarn et l'Aveyron.
[🌪️ 🌊 - situation inédite décryptée] par Yoann Richomme.
— Paprec Arkéa Team (@TeamPaprecArkea) October 30, 2023
" Le phénomène météo qui s’annonce est de l’ampleur de la tempête Xynthia de 2010. En mer, les prévisions font état de 80 nœuds, de rafales à plus de 100 nœuds."#TransatJacquesVabre #RouteDuCafe pic.twitter.com/NthHA55Nfd
Dénomination des tempêtes
Depuis 1954, l’université de Berlin baptise les anticyclones et les dépressions. "Chaque centre d’action appelé à influer sur le temps en Europe centrale reçoit un prénom". Ces derniers sont reportés sur les cartes d’analyse et de prévision établies par le Deutscher Wetterdienst, le service météorologique allemand.
Les prénoms sont donnés annuellement par ordre alphabétique. Les listes des prénoms doivent être nombreuses car il y a environ 55 anticyclones et 150 dépressions chaque année.
Les années paires, les anticyclones portent des noms masculins et les dépressions des noms féminins, et inversement les années impaires. "Ainsi on observe les tempêtes Klaus en 2009, Lothar et Martin en 1999, années impaires et la tempête Xynthia en 2010, année paire".
Selon des sondages au Royaume-Uni et en Irlande, la dénomination des tempêtes est très importante. "La population est beaucoup plus attentive aux consignes de sécurité lorsque la menace provient d’une tempête qui porte un nom qui lui est familier".
Or, jusqu’à présent, les noms choisis par l’Université de Berlin avaient plutôt une consonance germanique, Klaus, Dirk, Britta, Quinten. Mais depuis le 1er décembre 2017, les services météorologiques français, espagnol et portugais attribuent le nom des tempêtes susceptibles d’affecter leur territoire.
Aline, Bernard, Céline, Domingos, Elisa, Frédérico et Géraldine sont les sept premiers prénoms choisis pour la saison 2023/2024.