Tentative de strangulation, placage au sol, menaces de représailles : la violente agression d'un éducateur spécialisé à Toulouse

Agressions, menaces, violence... Des faits répétés qui ont poussé l'ensemble de l'équipe de la maison des Solidarités de Muret à exercer leur droit de retrait pour danger grave et imminent. La tentative de strangulation d'un éducateur lors d'une visite médiatisée a été la goutte de trop.

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Tentative de strangulation, placage au sol, menaces de représailles… Une succession de gestes violents dont a été victime un éducateur de la maison des Solidarités de Muret, le 15 juin 2023. Les faits se sont déroulés lors d’une visite médiatisée – c’est-à-dire avec la présence d’un tiers - au centre départemental enfance et famille, à Toulouse. Le père d'un enfant, confié à l’aide sociale à l’enfance (ASE), a agressé le professionnel à la suite d'un différend. L'auteur des faits a été placé en garde à vue puis déférré devant le parquet de Toulouse. Il sera jugé en comparution immédiate lundi 19 juin, nous a confirmé le parquet de Toulouse.

Agressions et menaces à répétitions

L’éducateur a eu trois jours d’ITT "après ce passage à tabac", explique le syndicat SUD du conseil départemental de la Haute-Garonne. Suite à ces "faits terribles", l’équipe de la maison des Solidarités a décidé d’exercer son droit de retrait pour danger grave et imminent. "Il y a une série d’agressions verbales et de menaces qui se produisent au sein de l’établissement, depuis plusieurs semaines", explique le syndicat. La MDS a fermé ses portes jeudi 15 et vendredi 16 juin, dans l’attente de solutions qui leur seront présentées lundi 19 juin, à leur retour.

"La sécurité des collègues n’est plus assurée. L’agent de médiation - présent à l’accueil et chargé de médiatiser les éventuels conflits - n’est plus en poste depuis début juin, et il n’est pas remplacé", soulève le syndicat, qui espère que, dès lundi, une solution sera trouvée. Une réunion à la MDS de Muret aura lieu entre la direction, les agents et le syndicat Sud, lundi 19 juin. 

 "Les collègues sont très choqués de ce qu’il s’est passé et demandent des mesures de protection". Par mesures de protection, ils espèrent le retour de cet agent de médiation, mais aussi que la hiérarchie prenne en compte les menaces. "On ne devrait pas nous demander de faire des visites médiatisées quand il y a des menaces. Il y a un moment où il faut savoir dire stop ! Je ne dis pas qu’il faut interdire les visites, seulement, ne pas en avoir quand il y a des menaces", explique le syndicat Sud.

Dégradation des conditions de travail 

Pour lui, il est aussi temps que l’institution, en tant que telle, prenne des décisions. Pour les usagers violents, il suggère d’être plus ferme dans la relation, voire aller jusqu’à l’interdiction d’entrer dans la MDS quand cela va trop loin. L’accueil d’un public en grandes difficultés, un manque de moyens et une charge de travail importante : un mauvais combo qui "amène à des difficultés de mise en œuvre des situations. C’est tout un système qui dysfonctionne".

Cette agression survient dans un contexte de dégradations de travail et des moyens pour l'aide sociale à l’enfance (ASE). Les employés de la MDS relèvent une charge de travail trop importante et des relations complexes avec les partenaires - foyers, tribunal, maison de l’enfance - qui sont en difficultés, comme eux le sont. "Les prises de décisions judiciaires nous mettent en tension, car elles sont parfois impossibles à exercer. Il y a un déficit de places d’accueil et de prises en charge médico-sociales, avec beaucoup de jeunes en difficultés qui ont besoins de soins psy, pour lesquels on a du mal à trouver des solutions. Il y a un conflit éthique énorme", soulève le syndicat. Une situation complexe, dans laquelle "tout se tend et ça se concentre dans ces situations".

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