Thales réorganise son activité spatiale en crise grâce à la forte progression de sa branche défense et sécurité

Grâce à ses activités de défense, le groupe de haute technologie Thales a enregistré une nouvelle hausse de commandes au troisième trimestre. Une bonne nouvelle qui va lui permettre de réorganiser son secteur spatial en crise.

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Sept grandes commandes pour un montant de plus de 100 millions d’euros chacune. Thales tire son épingle du jeu grâce à son activité militaire.

40% de commandes en plus en défense et sécurité

L’entreprise de haute technologie, spécialisée dans la défense, l’aérospatial et la cybersécurité enregistre ainsi 19 commandes depuis le début de l’année, contre 12 en 2023. Au troisième trimestre, ces commandes ont progressé de 26%, soit de 4,8 milliards d’euros. Et si l’on regarde les commandes de la branche défense et sécurité depuis le début de l’année, celles-ci ont bondi de 40%. “Les activités de défense bénéficient d’une visibilité sans égale, grâce à des contrats emblématiques de long terme”, analyse Patrice Caine, le PDG du groupe dans un communiqué.

Parmi ces dernières commandes, se trouve celle du ministère de la Défense britannique pour la fourniture de missiles à l’Ukraine (pour leur défense antiaérienne), ainsi que la fourniture de systèmes de lutte anti-sous-marine dans le cadre de la construction de six frégates de classe Hunter pour la Marine australienne.

1 300 salariés à redéployer

À l’inverse, les commandes sont en recul dans le spatial suite à la baisse de la demande pour les satellites européens de télécommunication. En mars dernier, le leader européen du secteur avait annoncé un plan de redéploiement au sein du groupe. 1 300 postes de la branche spatiale Thales Alenia Space sont concernés, dont 1 000 en France. “Nous poursuivons nos discussions avec nos partenaires sociaux”, souligne Pascal Bouchiat, le directeur des finances. Il cherche à “baisser les coûts structurels et particulièrement dans l’activité des télécommunications, qui continue à souffrir globalement en termes de demande”. Il n’y aurait pas de suppression d’emplois en France. “Nous bénéficions de la croissance dans nos autres activités, notamment dans la défense et sécurité, également dans l’avionique, de façon à pouvoir assurer des mobilités à l’intérieur du groupe”, a-t-il souligné. Les personnels concernés à Cannes ou à Toulouse ne devraient pas avoir à bouger géographiquement.

Vers une fusion Airbus-Thales

L’autre poids lourd du secteur, Airbus, a de son côté annoncé la suppression de 2 500 postes dans sa branche Défense et Espace.

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La fusion de ces deux grands groupes n’est pas une priorité pour le directeur financier de Thales. “Aujourd’hui, nous sommes vraiment très focalisés sur la restauration de la rentabilité de notre activité spatiale dans un contexte qui est difficile”, déclare-t-il.

Vers une croissance de 5% à 6%

Depuis le début de l’année, la progression du groupe est de 9,4% à 14 milliards d’euros. 10,6% à 4,6 milliards d’euros pour le troisième trimestre.

Les perspectives de croissance sont solides pour le secteur avionique grâce à la reprise du trafic aérien. Elles sont dynamiques pour la cybersécurité et la biométrie.

Dans ce contexte, Thales mise sur une croissance de son chiffre d’affaires de 5% à 6% à périmètre et changes constants, avec une marge opérationnelle de 11,7% à 11,8%.

Le groupe emploie 80 000 personnes dans 68 pays.

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