Thomas Brail a été délogé de son arbre devant le Ministère de la Transition écologique ce matin, il est reparti en ambulance

Depuis le 31 août, Thomas Brail était remonté dans les arbres à Toulouse puis devant le Ministère de la Transition écologique pour protester contre le chantier de l'autoroute A 69 entre Toulouse et Castres. Ce dimanche matin, une brigade d'intervention de la police et des pompiers sont venus le déloger.

Thomas Brail était remonté dans les arbres, toujours pour le même motif : se battre contre le projet d'autoroute A69 dévastateur selon lui en termes d'écologie et donc pour défendre les arbres et la nature. Ce matin vers 7 heures, après 24 jours de grève de la faim, les forces de l'ordre et les pompiers sont venus le chercher dans son arbre au 246 boulevard Saint-Germain à Paris, devant le Ministère de la Transition écologique.

Délogé de son arbre à Paris

Un médiateur est monté pour discuter avec lui et vérifier les conditions de sécurité. Un autre "écureuil", comme se surnomment ces militants, se trouvait avec Thomas Brail ainsi qu'une journaliste de Vakitamedia qui a filmé la scène après avoir passé la nuit avec lui. Le quartier avait été auparavant bouclé.

Vers 8h45, Thomas Brail est reparti dans une ambulance, très affaibli après 24 jours de grève. La journaliste et l'autre écureuil sont restés au sol. Selon le Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA), l'autre grimpeur aurait été placé en garde à vue. L'information a été postée par l'écologiste Hugo Clément. Thomas Brail est désormais hospitalisé, il devait commencer une grève de la soif dès demain. 

Dans un communiqué de presse, diffusé dimanche 24 septembre, le ministère des Transports explique les raisons de son intervention : "La situation de grève de la faim prolongée ainsi que l’annonce d’une grève de la soif imminente faisaient peser un danger majeur pour la santé et la vie même de M. BRAIL. Il est de notre responsabilité, comme de tous ceux qui l’entourent, de prêter assistance à une personne en danger et de protéger sa vie."

Et d'ajouter : "Cette intervention de protection n’empêchera pas un dialogue de se poursuivre, dans le respect des décisions et principes démocratiques fondamentaux et de l’Etat de droit. Le ministre y est attaché et l’a toujours proposé et maintenu, en lien avec les élus locaux engagés dans le projet. Le ministre s’est à nouveau entretenu à ce sujet avec Carole DELGA, présidente du Conseil régional d’Occitanie, qui a rappelé et défendu ces mêmes principes."

Dans les arbres depuis fin août contre l'A69

Fin août, il décide de remonter dans les arbres à Vendine dans le Tarn pour protester contre l'abattage de plusieurs arbres lié au chantier de l'A69.

Le 11 septembre, il se perche à plus de 10m dans un arbre, en face du conseil régional d'Occitanie à Toulouse pour interpeller Carole Delga favorable au projet autoroutier de l'A69. Le lendemain, les secours du SDIS31 sont dépêchés pour assister Thomas Brail qui souffre de douleurs thoraciques aiguës. Le fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), a finalement accepté de redescendre au sol par l'échelle des sapeurs pompiers. Il a été pris en charge par les secours et évacué sur l'hôpital Rangueil. Le soir même, il est retourné dans l'arbre.

Vient ensuite Paris, devant le Ministère de la transition écologique où il espère là aussi être reçu et entendu. Il obtient un rendez-vous avec Clément Beaune, le ministre des Transports qui reconnaît que pour lui, ce chantier est un "cas de conscience". Mais le Moinistre et le gouvernement campent sur leurs positions. "Je suis fatigué, usé" reconnaît alors l’arboriste-grimpeur. Il a perdu 11kgs. À Paris, il reçoit la visite et le soutien de scientifiques comme le climatologue Christophe Cassou. 

Ce matin, il a donc été déniché et secouru par les forces de l'ordre et les pompiers. Thomas Brail est déterminé à aller jusqu'au bout pour obtenir au moins un moratoire sur le chantier de la future autoroute Toulouse-Castres.

La lutte continue dans le Tarn

Si Thomas Brail s'est fait déloger ce matin sur le boulevard Saint-germain à Paris, la mobilisation continue.... à Saint-Germain-des-Près à côté de Soual dans le Tarn.

Sur le tracé de la future autoroute A69, les militants de la "Voie Est Libre" mais aussi des écologistes se mobilisent contre ce projet. 8 personnes sont en grève de la faim depuis une quinzaine de jours. "On est dans l'expectative, reconnaît Laurent Prost du collectif la Voie Est Libre dans le Tarn. On avait planifié certaines choses donc il faut s'adapter. C'est le chef de file qui a mis le spot. On espère surtout que Thomas va bien. Il est affaibli mais on connaît sa volonté d'aller jusqu'au bout".

Hospitalisé à Paris, le combat de Thomas Brail se poursuit. Originaire de Mazamet (Tarn), il s'est fait connaître en 2019. Il avait campé au sommet d’un arbre en guise de protestation. Les médias découvrent ce jardinier de la ville qui s'oppose avec conviction à l'abattage de platanes centenaires. Il avait alors réussi à limiter la casse.