La Toulousaine Ebru Firat incarcérée en Turquie va demander son transfèrement en France

Cela fait un an que la jeune femme, partie combattre Daesh au Kurdistan, est emprisonnée en Turquie, condamnée pour appartenance à des mouvements kurdes. Ses avocats à Toulouse et en Turquie vont demander son transfèrement dans une prison en France.

Alors que le journaliste français Loup Bureau vient de rejoindre la France après 51 jours de détention en Turquie, la Toulousaine Ebu Firat y est toujours incarcérée, maintenant depuis plus d'un an. 

Condamnée pour appartenance à un mouvement terroriste, la jeune Toulousaine (née à Moissac dans le Tarn-et-Garonne) Ebru Firat, interpellée début septembre 2016 par la police turque, pourrait faire rapidement l'objet d'une demande de transférement en France. La jeune femme détient les deux nationalités turque et française.


Peine confirmée en appel

Dans un premier temps, elle a été condamnée à 5 ans de prison en première instance. D'après son avocate à Toulouse Maître Agnès Casero, la peine a été confirmée en appel en Turquie, sans audience publique. Par le jeu des remises de peine, elle devrait effectuer réellement 3 ans de prison plus une année de régime ressemblant à la semi-liberté. 

Ses avocats, à Toulouse et à Istanbul, attendent toujours l'arrêt de la cour d'appel turque. Ce document est le préalable à toute demande de transfèrement en France qui ne peut avoir lieu qu'après condamnation définitive.


"Pas un enfant perdu de la République"

Partie de Toulouse combattre Daesh au Kurdistan, Ebru Firat y a été formée aux soins par le PKK, reconnue comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi la France. Elle a été interpellée à sa descente d'avion à l'aéroport Ataturk, en provenance de Diyarbakir (ville du sud-est de la Turquie, à majorité kurde) en septembre 2016. La police avait reçu des informations (selon certaines sources par un coup de fil anonyme) disant qu'elle s'apprêtait à commettre un attentat-suicide. Or selon sa famille de la jeune femme et son avocate toulousaine, Maître Agnès Casero, la jeune fille regagnait Toulouse où elle devait se rendre à une convocation de Pôle Emploi. 

Ebru Firat avait déjà écrit du fonds de sa cellule turque à François Hollande en mars dernier. Un appel à l'aide resté sans réponse. Son comité de soutien local a activé les élus à Toulouse. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, lui a transmis une réponse du Ministère des Affaires Etrangères. Une réponse intervenue avant les élections en France et où le Quai d'Orsay explique alors que la France ne sera pas opposée au transfèrement de la jeune femme.


"Bring back our girl"

Depuis les équipes politiques et diplomatiques ont changé. Pour que la demande de transfèrement en France d'Ebru Firat aboutisse, il faut absolument que les autorités françaises pèsent de tout leur poids. "Je veux le mieux pour ma cliente, et le mieux pour elle c'est qu'elle rentre en France" explique Maître Caséro. 

"On parle beaucoup de ces enfants perdus de la République qui partent combattre avec Daesh en Syrie, poursuit l'avocate. Là nous avons une enfant gagnée de la République qui va combattre les terroristes. Pourquoi on n'en parle pas ? Pourquoi on ne fait rien pour elle ?"

Pas question pour autant de comparer sa situation avec celles de journalistes français retenus en Turquie, comme ce fut le cas pour Loup Bureau. "Cela n'a rien à voir, explique Maître Caséro. Loup Bureau était en Turquie et près des mouvements kurdes pour son travail de journaliste. Ebru est une militante, une combattante. Pour autant, il faut que la France se mobilise pour elle". 

L'association pour la laïcité et l'entraide internationale des femmes (ALEIF), que préside Maître Caséro, entend se mobiliser autour du cas d'Ebru Firat sur le thème "Bring Back Our Girl"


Pas de prison en France

Les démarches pour le transfèrement seront longues et prendront plusieurs mois, sans compter les discussions diplomatiques franco-turques. Si elles aboutissent, Ebru Firat sera transférée aux autorités judiciaires françaises et devra continuer de purger sa peine mais ne devrait pour autant pas séjourner dans une prison en France. Ce sera aux juges d'application des peines d'aménager sa sanction. 
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