Toulouse : Aluisio, lycéen modèle d'origine angolaise, menacé d'expulsion, remis en liberté

Originaire d'Angola, Aluisio, mineur isolé arrivé seul en France, dans les Bouches-du-Rhône en 2015, pris en charge par deux familles d'accueil, lycéen modèle, a été arrêté à Toulouse. Placé au centre de rétention de Cornebarieu mardi, puis libéré jeudi soir, continue de risquer l'expulsion.

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Il se rendait à Toulouse avec une amie pour l'aider à déménager lorsqu'il a été contrôlé mardi par les gendarmes. 

Aluisio Quintai, un adolescent d'origine angolaise, vivant en France depuis 2015, où il fait des études à Nîmes, est cependant soumis à une obligation à quitter le territoire (OQTF) depuis 2016 et risque l'expulsion. Mardi, il a été placé au centre de rétention administratif de Cornebarieu mais jeudi soir le juge des libertés a ordonné sa libération, le temps que le tribunal administratif se prononce sur son cas.

Aluisio a donc pu dès jeudi soir retrouver sa famille d’accueil et ses soutiens, venu l'assister à Toulouse. 

Aluisio a beau être hébergé en Arles par deux familles du Réseau Education Sans Frontière (RESF), il a beau être lycéen en section géomètre-topographe à Nîmes, où il a été élu délégué de classe et a reçu les félicitations à chaque conseil de classe, l'employeur chez qui il a effectué son stage de première année a beau prévoir de prolonger l'expérience, sa qualité de mineur est contestée par l'Etat.

Aluisio n'a pourtant jamais cessé d'expliquer qu'il a quitté l'Angola à l'âge de 14 ans, en 2015, parce-que sa vie était en danger dans ce pays où son frère et sa soeur ont été assassinés.

Depuis deux ans et demi, le jeune Angolais vit en Arles chez Lucile Venet, un professeur membre de RESF qui l'assiste dans ses démarches pour prouver son âge.

"Je connais ce jeune depuis plusieurs années. Il est arrivé en France en 2015, à quatorze ans, seul, sans famille ni connaissances dans notre pays. Il a été dans plusieurs foyers pour mineurs, a été scolarisé, a appris le français. Etant soupçonné de ne pas être mineur, il est actuellement hébergé par des particuliers qui l'aident dans ses recours pour prouver son âge. Aujourd'hui c'est un très bon élève, un gentil garçon apprécié de ses camarades, de ses professeurs et de tous ceux qui le connaissent. En 4ème, il a reçu un ordinateur, en tant qu’élève le plus méritant de sa promotion, de la part du conseil général des Bouches du Rhône. En 3ème il a reçu avec sa classe un prix pour leur participation au concours national de la résistance et de la déportation.", écrit au préfet de la haute-Garonne une membre de RESF 13.

Pour voyager, un faux passeport avait certes été fourni à Aluisio, le présentant comme majeur.

Mais son acte de naissance montrerait sans équivoque qu'il était âgé de 14 ans à son arrivée en France et de 17 ans et demi aujourd'hui.

Après avoir été pris en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance et avoir vécu dans des foyers, il a été accueilli dans une famille.. 

Face au risque d'expulsion qui menace le jeune homme, ses soutiens arlésiens et nîmois s'étaient déplacés à Toulouse pour l'audience devant le juge des libertés.

Ce dernier ayant prononcé sa libération, l'audience du Tribunal Administratif, saisi en urgence par son avocate Me Flore Tercero, qui demande l'annulation de l'OQTF, a été reporté à une date ultérieure.

Comme les enseignants du collège où est scolarisé Aluisio, le principal avait lui aussi écrit au préfet de Haute-Garonne pour lui demander de laisser Aluisio sortir du centre de rétention administratif afin qu'il puisse continuer ses études.

Une pétition a également été mise en ligne sur change.org, qui a reçue plusieurs milliers de signatures.

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