A Toulouse, la catastrophe de Beyrouth rappelle l'explosion de l'usine AZF

Chez les Toulousains, les images des terribles explosions mardi à Beyrouth, ayant tué plus de 100 personnes et blessé 4000 autres, font ressurgir celles de la catastrophe de l'usine AZF ( 31 morts et 2500 blessés en 2001). En cause, à Beyrouth comme à Toulouse, le stockage du nitrate d'ammonium.

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Une double explosion ressentie jusqu'à Chypre. Des ruines fumantes au milieu d'immeubles éventrés, des secouristes qui tentent de retrouver des victimes (au moins 100 morts et des milliers de blessés, selon un bilan provisoire de la Croix-Rouge libanaise), des hôpitaux saturés.
Et très vite des interrogations sur l'origine de la catastrophe : à Beyrouth depuis ce mardi, comme à Toulouse le 21 septembre 2001, c'est le stockage du nitrate d'ammonium qui est en cause. Avec à Beyrouth, comme à Toulouse il y a 19 ans (10 jours après l'attentat contre les Twin Towers de New-York) des suspicions d'attentat contre les entrepôts de ce produit chimique, qui entre dans la composition de certains engrais mais aussi d'explosifs .

Une blessure ravivée

Les images de Beyrouth et leur cortège de blessés errants et hagards, en état de sidération, ont immédiatement fait ressurgir chez les Toulousains celles de l'explosion de l'usine AZF en 2001. Comme en témoignent les nombreux témoignages postés sur les réseaux sociaux.

Il y a d'abord le blast de l'explosion : Certains Toulousains rediffusent les images de la rocade de la Ville Rose ce 21 septembre : La couleur orange qui se dégage dans le ciel après les explosions est aussi évoquée : Cette Toulousaine se souvient des "moindres secondes" de l'explosion qui avait secoué Toulouse il y a 19 ans : On compare également les quantité de nitrate d'ammonium stockés, 9 fois plus à Beyrouth qu'à Toulouse (2750 tonnes sur le port de Beyrouth contre 3 à 400 tonnes dans le hangar d'AZF) et la force des explosions : Enfin, les messages de solidarité des Toulousains, à l'instar de celui de Baptiste, envers les Beyrouthins se multiplient : Si Beyrouth fait ressurgir dans la mémoire des Toulousains la catastrophe d'AZF, ces deux villes sont loin d'être les seuls lieux dans le monde victimes de tragédies, accidentelles ou criminelles, ayant pour source le nitrate d'amonium :
    • L'un des tout premiers accidents fit 561 morts en 1921 à Oppau en Allemagne, dans une usine BASF.
    • En 1947, Brest fut secouée par l'explosion du cargo norvégien Ocean Liberty qui transportait la substance.
    • Avant-dernière en date, et précédant la catastrophe de Beyrouth, aux  Etats-Unis une terrible explosion à l'usine d'engrais West Fertilizer, à West au Texas, fit 15 morts en 2013.
    Un stock de nitrates d'ammonium avait explosé en raison d'un incendie d'origine criminelle. L'absence de normes de stockage avait été mise en cause par les enquêteurs.

    Une bombe artisanale

    Mais le nitrate d'ammonium peut aussi être directement utilisé dans des engins explosifs. Le 19 avril 1995, l'Américain Timothy McVeigh avait fait exploser une bombe fabriquée à partir de deux tonnes de l'engrais devant un bâtiment fédéral à Oklahoma City, tuant 168 personnes.
                
                
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