La clinique Pasteur de Toulouse organise pour la première fois une grande collecte de produits d'hygiène à destination des femmes en situation de précarité. Le public est invité à déposer à l'accueil des savons, gels douches, brosses à dents, lingettes et serviettes hygiéniques.
Depuis la fin octobre, une grande collecte de produits d'hygiène pour les femmes est organisée à la clinique Pasteur de Toulouse. Deux grandes boîtes ont été disposées dans le hall d'accueil et au deuxième étage pour permettre de recueillir les dons.
Le public est invité à y déposer tous les produits nécessaires à une bonne hygiène, comme des serviettes hygiéniques (pas de tampons pour éviter les infections), des lingettes, des savons, des gels douches, des dentifrices ou encore des crèmes.
A l'initiative d'une infirmière
En quelques jours, la clinique a récolté plusieurs dizaines de produits d'hygiène de première nécessité. L'initiative vient d'une salariée de la clinique. Cécile Michéléna, infirmière de bloc a été sensibilisée par le sujet en lisant un article sur internet. "Quand on est pas concernée, on ne se pose pas la question. Mais pour les femmes qui vivent dans la rue ou dans des foyers, c'est très compliqué d'avoir une bonne hygiène intime. Et en plus, les protections féminines sont assez chères.''L'infirmière est satisfaite car la collecte fonctionne bien. ''La direction de la clinique a tout de suite dit ok. Le personnel a joué le jeu. Et les patients (es) aussi.''
L'association "Osez le féminisme 31" va se charger de récupérer les produits puis de les redistribuer à d'autres associations comme les Resto du coeur ou Action Froid qui les donneront dans les foyers d'accueil pour femmes ou lors de maraudes dans Toulouse.
L'hygiène, un combat de tous les jours pour les femmes sans-abris
Les femmes à la rue représentent aujourd'hui un quart des SDF. Leur nombre a augmenté d'au moins 66% en dix ans, selon les derniers relevés d'Agir ensemble pour la santé des femmes (ADSF). L'hygiène reste un enjeu majeur pour ces femmes qui tentent de conserver une dignité.Ces sans-domicile se débrouillent comme elles peuvent pour maintenir un minimum d'hygiène. Toilettes de bars, cafés, restaurants, aires d'autoroutes, ou encore squares, tout endroit est bon pour faire une toilette rapide.
Cécile, l'infirmière insiste : ''Lorsqu'elles ont leur règles, beaucoup utilisent du papier journal ou du coton. C'est une des premières choses qu'elles demandent, des protections hygiéniques''.