Ce jeudi 1er octobre, des salariés de la coordination aéronautique et de la CGT ont distribué des tracs devant les locaux d'Altran à Blagnac pour dénoncer la casse sociale dans l'aéronautique. Des mesures de licenciements ou de baisse des salaires non-justifiées selon eux.
"Non aux PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi), non aux APC (Accord de Performance Collective)" ! Une trentaine de salariés se sont mobilisés ce matin jeudi 1er octobre sur plusieurs sites d'entreprises du secteur aéronautique. C'était le cas devant les 2 bâtiments du groupe Altran (Blagnac) à l'appel de la CGT.
Refus des PSE et des APC
De manière plus large, une coordination aéronautique qui regroupe des salariés syndiqués et non-syndiqués a elle aussi mené des actions, notamment devant chez Daher. "Les APC qui sont issus des ordonnances Macron sont devenus des chantages à l'emploi. C'est cynique et hypocrite car on fait subir aux salariés une baisse des rémunérations alors que ce n'est pas justifié par la santé économique de l'entreprise," assure Robert Amade Délégué Syndical CGT Capgemini et coordinateur CGT aéronautique.
Altran qui vient d'être racheté par Capgemini a mis en place un Accord de Performance Collective. Selon les syndicats, il prévoit une baisse des salaires de 12%. A prendre ou à laisser, sinon le licenciement menace et ceci, alors qu'Altran fait désormais partie d'un groupe plus grand et plus solide. "En fait, Capgemini va créer une filliale qui va regrouper toutes les personnes qui travaillent dans le secteur aéronautique. Ce qui leur permettra aussi de récupérer beaucoup d'argent via le dispositif impôt-recherche. Ce n'est donc pas normal que ce soient les salariés qui soient impactés par la crise", affirme Robert Amade.
Une coordination aéronautique pour être plus fort et toucher plus de monde
C'est le mot d'ordre de ce nouveau collectif qui n'est pas encore officiellement baptisé. Depuis le début de la crise, plusieurs équipementiers ou sous-traitants de l'aéronautique ont annoncé des suppressions de postes ou des baisses de salaires pour éviter des licenciements secs. Daher, Altran, Derichebourg, AAA, Latécoère, Expléo, la liste s'allonge toutes les semaines.N’attendons pas d’être les prochains, si on touche à l’un on touche à tous !
Le 17 septembre dernier, une cinquantaine de salariés de l'aéronautique se sont réunis à la Bourse du Travail de Toulouse. On y trouve des syndiqués (CGT, UNSA et CFDT) mais aussi des non-syndiqués. "Car il y a plusieurs entreprises où les syndicats sont absents ou des salariés qui ne veulent pas se syndiquer", rappelle Gaëtan Gracia de cette nouvelle coordination.
Succès de la rencontre #aéronautique à Toulouse!
— Gaëtan Gracia (@GaetanGracia) September 17, 2020
19 entreprises, représentées par différents syndicats ou des non-syndiqués, ont décidé d'un plan d'action@France3MidiPy a gardé le passage de mon itw qui résume bien la rencontre :
"Si on touche à un,
on touche à tous!" pic.twitter.com/aowjIuGAuD
Les salariés des 19 entreprises représentées ont élaboré un texte : ils refusent toute baisse de salaire et s'engagent à lutter contre toute suppression d'emploi. Le tract issu de la réunion a été distribué ce matin. Désormais, 24 structures ont signé la déclaration. "Le but, c'est d'aller chercher des boîtes que l'on ne touche pas et de faire vivre la solidarité au sein de cette coordination", selon Gaëtan Gracia.
Ce collectif sera officialisé dans les prochains jours. D'autres actions sont également prévues devant plusieurs entreprises de l'aéronautique, notamment chez Assistance Aéronautique & Aérospatiale le 6 octobre à Colomiers. Ce matin, la CGT avait lancé un mouvement de grève chez Daher. Le mouvement a été reporté en attendant les annonces du groupe prévues vers le 8 octobre.
Rien que sur la Haute-Garonne, il y aurait une trentaine de PSE en cours touchant l'aéronautique.