C’est une action commune menée par les associations de parents d’élèves des écoles de la ville de Toulouse, mobilisées pour dénoncer la baisse des effectifs d’encadrement des centres de loisirs associés à l’école(CLAE), à partir du 1er janvier 2022. Ils relancent une pétition mise en ligne en juin.
"Pour dire non à un accueil périscolaire au rabais et pour une qualité pédagogique sur le périscolaire", des associations de parents d’élèves relancent une pétition mise en ligne le 24 juin dernier sur le site FCPE 31. En soutien au personnel du CLAE, ils veulent alerter sur les conditions très dégradées d’accueil des enfants et appellent tous les parents des écoles "à bombarder la mairie de mails".
En effet, à partir du premier janvier 2022, la municipalité de Toulouse va "calquer l’encadrement du périscolaire sur la règlementation nationale qui prévoit un encadrant pour 14 enfants en écoles maternelles, et un encadrant pour 18 enfants en écoles élémentaires". Il s’agit d’un décret de 2016 signé sous la présidence de François Hollande et qui a déjà été mis en application dans les villes de Montpellier, Paris ou encore Grenoble.
L'adjointe au maire en charge de l'Éducation, Marion Lalane-de Laubadère, explique avoir reçu près de 400 mails ce mardi 5 octobre. "Des mails auxquels va répondre le maire de Toulouse puisqu’il a été saisi". Mais l’élue dit être "disponible comme je l'ai toujours été, à recevoir les parents élus et aborder leur problématique sur leur école".
Des parents d’élèves vent debout qui disent "non à un accueil périscolaire au rabais"
"Une décision prise en catimini", selon Naïg Menesguen, présidente de l’association des parents d’élèves du groupe scolaire Falguière à Toulouse.
"Nous sommes tous mobilisés pour faire en sorte que ce décret ne soit pas appliqué. Nous sommes inquiets de l’impact que cela va avoir sur les enfants et sur les conditions de travail des personnels. Et cela n’est déjà pas évident depuis quelques années, on est à flux tendu. Nous déplorons un manque de moyens et de considération du personnel".
Marion Lalane-de Laubadère explique : "on a évoqué en juin que l'on allait faire évoluer tout au long de l'année scolaire le taux d'encadrement au fur et à mesure des recrutements en maternelle et en élémentaire. Une mise en oeuvre progressive pour tendre vers ce taux d'encadrement jusqu'à la rentrée du mois de septembre 2022".
Une situation déjà tendue
Des associations de parents d’élèves de Toulouse sont vent debout contre cette réforme, toutes les écoles vont être impactées, précise Naïg Menesguen : "en maternelle, c’est normalement un adulte pour 8 enfants. Actuellement à Falguière, on a un adulte pour 12 enfants et demi. Avec les absences non remplacées et la réforme du temps de travail des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), on a un taux dégradé. Et l’absence d’une Atsem le matin, cela entraîne des bouchons à l’entrée des classes, parfois 15 minutes d’attente pour déposer les enfants. Dès qu’il y a un petit grain de sable dans la machine, c’est la catastrophe et la journée commence mal pour tout le monde".
La réalité précise l'adjointe au maire en charge de l'Éducation, "c'est que nous rencontrons comme chaque année des difficultés à recruter. On avait recruté 480 agents d'animation entre fin août et début septembre, 70 personnes se sont désistées. Il faut le temps de se retourner. c'est un problème que rencontrent toutes les grandes villes de France".
Manque de dialogue avec la municipalité
"Les personnels d’encadrement, ne sont pas des gardiens de troupeaux. Ce sont des animatrices et des animateurs de métier qui dans de bonnes conditions de travail aident nos enfants à s’ouvrir sur le monde et mettent en place des activités pertinentes", rappelle la présidente de l’association des parents d’élèves du groupe scolaire Falguière à Toulouse.
Dans un courrier du 12 juillet dernier au Conseil local des parents d’élèves de l’école élémentaire Falguière, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, précisait :
Une délégation de parents d’élèves souhaite être reçue par Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et discuter avec lui d’éventuelles alternatives. Ils espèrent un entretien constructif : "l‘idée est de ne pas s’opposer, mais de proposer des choses sans avoir des coupes financières. Payer moins de monde cela ne fait pas sens, investir c’est aussi former et embaucher du personnel".
Structurer une filière d'animation
Pour faire face aux difficultés de recrutement, l'adjointe au maire en charge de l'Éducation, Marion Lalane-de Laubadère, précise vouloir structurer une filière d'animation.
Si on veut réussir, il faut proposer des contrats avec plus d'heures à des gens dont c'est le métier, il faut structurer mais cela prend du temps et nous y travaillons".
L’alerte de la Chambre Régionale des Comptes
Dans ce même courrier, la municipalité met en avant la préconisation de la Chambre Régionale des Comptes qui "alertait sur la nécessité de trouver un meilleur équilibre pour maintenir notre politique éducative ambitieuse".
Naïg Menesguen rappelle au maire de Toulouse : "La Cour des comptes n’a pas seulement pointé le coût de l’éducation elle a aussi pointé le manque d’anticipation de la mairie par rapport aux ouvertures de classes vu la dynamique démographique sur la Métropole".
La Fédération des Conseils de Parents d'Elèves de Haute-Garonne a demandé un entretien à la municipalité afin d’ouvrir le dialogue sur cette réforme.