Tags anti-Pass sanitaire, vitres brisées. Les locaux de l'ordre des infirmiers d'Occitanie à Toulouse (Haute-Garonne) ont été détériorés dans la nuit du jeudi 5 août. Une plainte a été déposée dans un contexte tendu chez les professionnels de santé, en raison de l'extension du Pass sanitaire, lundi.
En un peu plus d'un an, pour une partie de l'opinion, ils sont passés du statut de héros, que l'on applaudit aux fenêtres chaque soir, à celui de vendus, pro-vaccins.
Dans la nuit du jeudi 5 août, les locaux de l'Ordre des infirmiers d'Occitanie à Toulouse (Haute-Garonne) ont été vandalisés. Les vitres ont été brisées à l'aide de boules de pétanque et des tags anti-Pass sanitaire maculent les murs. "Non au Pass", "Vive la Grève !!!" s'inscrivent en peinture orange et rouge sur la façade du site toulousain de l'ordre.
Plus de 30 impacts sont visibles sur les portes vitrées et vitres du bâtiment.
Des salariés sous le choc craignant pour leur sécurité
"Ces actes ont été découverts vendredi matin par les salariés de la structure qui se disent choqués par une telle agression et qui craignent pour leur sécurité, réagit l'Ordre dans un communiqué de presse diffusé vendredi après-midi. (...) L’Ordre National des Infirmiers condamne fermement ces actes de vandalisme et d’intimidation contre une organisation qui mène une mission de service public, notamment dans le cadre de la crise sanitaire. Les 750 000 infirmiers poursuivront leur engagement dans la lutte contre la pandémie et au service de la couverture vaccinale de tous les Français.".
Quelques courriers anonymes étaient parvenus ces dernières semaines à l'ordre mais Alain Desbouchages, président de l'Ordre des infirmiers de Haute-Garonne, s'avoue "sidéré" par cet acte et ne cache pas son inquiétude. "Nous ne comprenons pas. Nous ne faisons pas de la politique. L'ordre ne s'est pas positionné sur l'obligation vaccinale. Nous nous sommes contenté d'encourager à la vaccination ne serait ce que pour la grippe.".
Mouvement de grève contre l'obligation vaccinale et le Pass sanitaire
Un engagement de l'ordre peut-être pas assez suffisant aux yeux de certains infirmières et infirmiers. Car la question de l'obligation vaccinale pour les personnels soignants, validée par le Conseil constitutionnel jeudi 5 août, crée d'importantes crispations entre infirmiers vaccinés et ceux qui ne le souhaitent pas.
"Nous en débattons en effet, reconnait Alain Desbouchages et cela peut porter à discussions. Mais au-delà de cette question, les infirmiers et infirmières exercent depuis le début de cette crise sanitaire en toute responsabilité et ils ne faillissent pas".
Ce qui n'a pas empêché les organisations syndicales, SUD et CGT, a appeler les personnels des secteurs de la santé, du médico-social et du social à une grève nationale contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, à partir du 9 août.
De son côté, l'Ordre régional des infirmiers a déposé plainte au commissariat de police de Toulouse contre ces actes de vandalisme.