Une classe a été fermée et tous les enseignants d'une école maternelle de Toulouse ont été placés en quatorzaine après la découverte d’un cas de Covid-19. Mais aucun membre du personnel municipal. Les agents s’alarment. Le syndicat Sud s’indigne de la différence de traitement.
Mercredi 9 septembre 2020, une enseignante de l’école maternelle Jean Jaurès de Toulouse est testée positive au Covid-19. Elle est placée en quatorzaine dès le lendemain, tout comme les élèves de sa classe et tous les enseignants de l’école. Des professeurs remplaçants sont aussitôt désignés pour prendre en charge les 6 classes de l'école qui restent ouvertes. Mais pour l'ATSEM de la classe mise en quatorzaine, rien ne change. Pour aucun de ses 17 collègues, agents municipaux, non plus. ATSEM, agents techniques et directeurs du centre de loisirs sont tous présents à l'école le jeudi 10 septembre. Ils attendront toute la journée des informations qui ne viendront pas. Ils font part aujourd'hui de leurs vives inquiétudes. Le syndicat Sud dénonce une différence de traitement inacceptable et le silence de leur direction.
Ce n’est pas normal que les enseignants soient en quatorzaine et que les agents ne le soient pas. C’est inacceptable que la direction de l’éducation n’ait pris contact avec aucun agent pendant toute la journée de jeudi.
Un courrier adressé à la direction de l'éducation de la mairie
Dans un courrier adressé à la direction de l'éducation de la ville de Toulouse, le syndicat Sud "s'indigne du manque d'information et de considération du personnel municipal". Il s'indigne aussi "de la différence de traitement entre le personnel de la fonction publique d'état et celui de la fonction publique territoriale". Ce que soulignent aussi les représentants du personnel, c'est "la grande angoisse" dans laquelle se trouvent aujourd'hui les agents municipaux. "Ils ont besoin qu'on leur explique les décisions prises, d'être rassurés, de se sentir en sécurité et là, c'est loin d'être le cas".Selon le syndicat Sud, les agents municipaux de l'école Jean Jaurès auraient finalement reçu ce vendredi matin la visite de leur directeur territorial mais il n'y aurait pas de changement annoncé pour eux. Contactée sur ce dossier, la mairie de Toulouse n'a pas encore répondu à nos sollicitations.Il y a vraiment chez les agents le sentiment d’être de la chair à canon. Ce n’est pas normal qu’il y ait une différence de traitement sur une même école, entre le personnel de l’Education nationale et le personnel municipal. Il y a aussi un grand sentiment de peur chez des agents qui se sentent traités comme des torchons.
La lettre de Jean-Luc Moudenc à l'ARS
Pendant que les agents de l'école Jean Jaurès attendaient des nouvelles de leur direction, le maire de Toulouse écrivait de son côté au directeur de l'agence régionale de santé (ARS) pour "l'alerter sur les inconvénients croissants que provoquent à ce jour les nombreuses fermetures de classes, lorsque des élèves se retrouvent contaminés par le virus Covid-19".Jean-Luc Moudenc fait notamment référence à la fermeture de 9 classes de l'école Pierre et Marie Curie et la mise en quatorzaine de 225 enfants suite à la découverte d'un seul cas positif de Covid-19 et qui a provoqué la colère des parents d'élèves.S'il assure ne pas remettre en cause la stratégie générale "qui consiste à dépister, tracer et isoler" pour contrôler l'épidémie, le maire de Toulouse invite l'ARS à mesurer les "inconvénients" qu'elle présente et à prendre de nouvelles mesures pour limiter leur impact sur la continuité pédagogique et la vie des enfants et des parents.