C'est une étude innovante et inédite : des chercheuses toulousaines mesurent l'impact des particules fines sur notre organisme grâce aux écorces de platanes. Des capteurs naturels de la pollution émise par le trafic routier. Une pollution qui serait à l'origine de 48 000 décès par an en France.
Chaque jour des milliers de voitures circulent sur les boulevards toulousains, le long du canal, il passe jusqu'à 10 000 véhicules par jour. Difficile de savoir combien de particules fines s'échappent de ces voitures, puisque les relevés effectués jusque-là ne permettent pas de détecter les nano particules. Des particules extrêmement petites que les platanes peuvent capter.
L'écorce des platanes au cœur de l'étude
L'étude baptisée NanoEnvi, a été lancée le mois dernier. Grâce à sa structure, l'écorce de l'arbre agit comme un puissant absorbant. Un pouvoir naturel dont vont se servir deux chercheuses du CNRS.
Sonia Rousse et Mélina Macouin récoltent d'abord des écorces vierges de toute pollution. Découpées, elles seront préparées sous forme de petites guirlandes, puis envoyées chez des riverains volontaires pour participer à cette étude originale et inédite.
5 quartiers de Toulouse sous surveillance
Une soixantaine de personnes ont déjà accepté d'installer des écorces à leur domicile. Ces discrètes décorations pendues à leur fenêtre vont rester là pendant un an. Réparties à Saint Aubin, Boulevard Carnot, Allées Jules Guesde et à Empalot aux abords de la Rocade sud de Toulouse. Les écorces seront ensuite analysées dans le laboratoire de géosciences environnement de Toulouse.
Une étude de grande précision
Cette étude va permettre de cartographier le taux de particules fines avec une précision de 10 mètres. Les premiers résultats devraient être connus en 2019.
Et si vous souhaitez apporter votre contribution, et participer à cette étude, des échantillons d'écorces seront distribués les 15 et 16 juin au TNT à Toulouse.
Le reportage de Julie Valin et Frédéric Desse