Le Fonds de garantie des victimes refuse d’indemniser en totalité les parents d’Eva Bourseau, battue à mort et jetée dans un bain d’acide en août 2015, dans son appartement à Toulouse. Pour ce fonds, la jeune femme serait en partie responsable de son sort.
Plus de deux ans après le procès des deux meurtriers d'Eva Bourseau, ses parents continuent de se battre pour conserver le souvenir intact de leur fille unique. La jeune femme avait été retrouvée morte en août 2015 dans son appartement. Ses meurtriers avaient tenté de faire disparaître son corps en le plongeant dans de l'acide.
Mais une nouvelle épreuve attendait le père de la victime ce 11 février 2021, Christophe Bourseau avait rendez-vous avec la justice pour réclamer la totalité de son indemnisation prévue lors du procès.
Pas d'indemnisation à 100%
En effet, la Cour d'assises de Haute-Garonne avait octroyé 80 000 euros à chaque parent d'Eva. Mais le fonds de garantie des victimes, dont la mission est de réparer financièrement les préjudices subis par les victimes d’infractions de droit commun, a toujours refusé d'assumer cette somme en totalité, au motif qu'Eva "aurait concouru à son propre dommage."
Une décision insoutenable pour son père. Représenté par son avocate Maître Tiffany Dhuiege, du barreau de Lille, Christophe Bourseau a défendu le dossier de sa fille à l'audience.
Mr Bourseau vit très mal la situation. Ce n'est pas une question d'argent. Il ne peut pas imaginer la responsabilité de sa fille dans ce crime atroce. Il ne peut pas envisager de lire dans un jugement qu'Eva est responsable de ce qui lui est arrivé.
Consommatrice de drogue
Pour le fonds de garanti des victimes, Eva Bourseau était une consommatrice et une revendeuse de drogues et c'est pour ces raisons qu'elle est morte. Un argument irrecevable pour son père et "totalement faux" selon son avocate. "L’excuse avancée par Taha Mrani Alaouiau, l'un des co-accusés, comme quoi il aurait agi pour recouvrir une dette, n’a pas perduré au procès. Eva a subi la violence de deux hommes. C'est une victime. Il faut arrêter de raconter n'importe quoi."
La décision de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions sera rendue le 15 avril 2021.