Le confinement a des conséquences sur les violences conjugales. La gendarmerie de Haute-Garonne a constaté une hausse des violences intra familiales de l'ordre de 83%.
C'est un constat auquel malheureusement on pouvait s'attendre. Le confinement dû à l'épidémie de coronavirus a engendré une forte hausse des violences dans les foyers. Ce mardi, la gendarmerie de Haute-Garonnne a notamment fait état d'une augmentation importante en Haute-Garonne de ce que l'on nomme les violences intra familiales qui sont des violences entre conjoints mais aussi entre parents et enfants.
Des violences en hausse de 83%
Le général Jacques Plays, commandant de la région de gendarmerie d’Occitanie, a ainsi détaillé les chiffres sur la période allant du 17 mars au 5 avril. Si on les compare à la même période de 2019, les violences intra familiales sont en hausse de 83% sur la zone gendarmerie (zones rurales et périurbaines) de Haute-Garonne.Les interventions pour tapage ont progressé de 108% et les différents de voisinages sont en augmentation de 154 %.
"Le confinement réussit assez mal à un certain nombre de personnes qui restent longtemps à leur domicile et parfois sur fond d'alcool il exacerbe des violences contre les enfants ou les conjoints", a confirmé le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Nelson Bouard.
Et pourtant, dans la zone police (en général les agglomérations, ndlr) les chiffres généraux de la délinquance sont en très forte baisse précise Nelson Bouard mais il sait que ces données masquent sans doute des réalités bien différentes car le nombre d'appels au 17 (police secours) est en hausse (+20% par rapport à la même période).
Les policiers peinent à convaincre les conjoints à déposer plainte et surtout un certain nombre de femmes qui subissent des violences dans le huis clos de leur appartement ont bien du mal à sortir pour porter plainte et exposer leurs malheurs auprès des services de police ou des services sociaux.
"Mais nous sommes très vigilants pour entendre ce qui se passe dans les foyers", affirme Nelson Bouard et "malheureusement l'affaire de vendredi soir rue Louis Plana à Toulouse en est une cruelle démonstration."
Le directeur de la sécurité publique faisait allusion à la mort d'un homme qui a été abattu par la police lors d'une intervention pour venir en aide à une femme battue.
Trouver des réponses pour aider les femmes battues
Le procureur de la République de Toulouse a indiqué que ces 15 derniers jours, 38 personnes avaient été placées en garde à vue pour des violences conjugales. 24 d'entre elles seront poursuivies dont 7 en comparution immédiate, 13 autres personnes seront convoquées et 7 autres jugées en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).Dominique Alzéari a également précisé que tous les dispositifs existants pour la protection des victimes étaient maintenus.
Enfin, le préfet de Haute-Garonne a rappelé que le nouveau dispositif via les pharmacies était activé. Sur simple signalement, les forces de l'ordre peuvent être appelées par une officine.
Plusieurs dispositifs existent pour alerter sur des cas de violences conjugales ou intra familiales.
Depuis quelques jours un simple texto envoyé au 114 peut suffire à appeler à l'aide. Il vient compléter la plateforme internet arretonslesviolences.gouv.fr et le numéro de téléphone 3919