Toulouse : la fermeture de l'école musulmane Al-Badr soumise au Conseil constitutionnel

Le directeur et l'association gestionnaire de l’école musulmane hors-contrat Al-Badr de Toulouse ont contesté ce mardi au Conseil constitutionnel le texte de loi qui a conduit la justice à ordonner la fermeture de l'établissement.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Cité en exemple au Parlement lors des débats sur la proposition de loi qui a renforcé en avril l'encadrement des écoles libres hors contrat pour prévenir, notamment, les risques de radicalisation, le cas de l'école Al-Badr a été de nouveau évoqué ce mardi. Devant le Conseil constitutionnel, cette fois. Le directeur et l'association gestionnaire de cette école musulmane hors-contrat y ont contesté le texte de loi qui a conduit la justice à ordonner la fermeture de l'établissement.


Le 15 décembre 2016, le tribunal correctionnel de Toulouse avait ordonné la fermeture de l’école Al-Badr pour enseignement "non conforme" et condamné son directeur à 6 mois de prison avec sursis et à une interdiction de diriger un établissement d'éducation. Les juges avaient également ordonné la fermeture de l'établissement et condamné l’association Al-Badr à 8 000 euros d'amende et à "interdiction définitive d'exercer". 

La cour d'appel saisie d'une question prioritaire de constitutionnalité​

Le directeur a alors saisi la cour d'appel devant laquelle il a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) transmise par la cour de cassation au Conseil constitutionnel.
Cette QPC vise l'article du code pénal qui réprime "le fait, pour un directeur d'établissement privé hors contrat, de ne pas s'être conformé à l'objet de l'instruction obligatoire et de ne pas avoir déféré à une mise en demeure de l'éducation nationale visant à fermer les classes qui sont les siennes".
L'avocat du directeur et de l'association, maître Samim Bolaky, a demandé aux Sages de déclarer déclarer cet article anticonstitutionnel car contraire aux principes de l'individualisation des peines ou à l'exigence de précision des textes répressifs.

Décision le 1er juin 2018​

Le représentant du Premier ministre, Philippe Blanc, a réfuté ces arguments estimant que le texte devait être jugé conforme au texte suprême. La décision sera rendue le 1er juin.
Pour les requérants, il serait inconstitutionnel de forcer un directeur d'établissement à fermer ses classes avant même que le tribunal n'ait statué sur les faits reprochés. Sur les condamnations, ils soulignent que la loi ne fixe aucun délai concernant l'interdiction d'enseigner, ce qui équivaut à une "condamnation perpétuelle" et considèrent qu'on ne peut ordonner la fermeture d'une école comme peine complémentaire d'une faute imputée à son directeur.
Le directeur de l'école Al-Badr, l'imam Abdelfatthah Rahhaoui, réputé pour son conservatisme, dirigeait l'établissement depuis 2013 avec l'autorisation de délivrer un enseignement à 55 élèves en primaire alors qu'ils étaient 85 à la date du jugement. 

Malgré la décision de justice, cette école était toujours ouverte en février 2017. Elle l'est encore aujourd'hui mais est désormais gérée par une autre association dont l'imam est membre. Elle envisage l'ouverture de classes de collèges à la rentrée prochaine, selon maître Bolaky.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information