Une enquête vise l'imam de la Grande Mosquée de Toulouse, Mohamed Tataï. Qui est ce responsable religieux d'origine algérienne ? Éléments de réponse.
L'imam toulousain, Mohamed Tataï, est sous le coup d'une enquête du SRPJ de Toulouse. Le religieux est soupçonné d'incitation à la haine raciale. S'exprimant dans une vidéo, en arabe littéraire Mohamed Tataï aurait appelé au meurtre de juifs. Le délai avancé par le ministère de l'Intérieur pour disposer d'une traduction officielle est d'un mois. Un délai particulièrement long. Mais selon plusieurs sources, il est d'ores et déjà confirmé que l'imam toulousain a bien prononcé un extrait d'un texte qui appelle au meurtre de juifs.Installé depuis 30 ans à Toulouse
Selon une source policière, ce n'est pas le premier prêche d'inspiration salafiste de Mohamed Tataï. Algérien d'origine, l'iman est installé à Toulouse depuis plus de 30 ans. Pourtant Mohamed Tataï refuse de prononcer des prêches en français. Mais il est plutôt inséré dans le vie toulousaine. Ses enfants ont fait des études et son fils est arbitre de football au niveau amateur.Mohamed Tataï est originaire d'une ville située à 240 kilomètres d'Alger, Ouled Djellal (près de Biskra). Puis il s'est rendu à Bou Saâda, auprès du cheik Kasimi. Ce dernier ayant d'ailleurs un lien de parenté avec l'ancien consul d'Algérie à Toulouse. Mohamed Tataï a fait ses études en Egypte, à l'université Al-azhar.
Proche du consulat d'Algérie
Mohamed Tataï conserve des relations très fortes avec l'Algérie. Il est décrit comme proche du consulat de l'Algérie à Toulouse. Dans la ville rose, comme ailleurs en France, le consulat algérien ne joue d'ailleurs pas uniquement un rôle diplomatique. Il veille sur la communauté algérienne et dispose de relais au sein de celle-ci.Preuve de la proximité entre Mohamed Tataï et l'Algérie, une forte délégation algérienne était présente lors de l'inauguration de la grande mosquée de Toulouse.
Une proximité qui peut d'ailleurs "parasiter" l'enquête ouverte par le parquet de Toulouse. Des considérations diplomatiques, liées aux relations franco-algériennes, vont fatalement s'inviter dans le dossier.
Du côté de la Mosquée de Paris, la position est claire : l'imam toulousain est invité à continuer sa mission, même s'il s'excuse "profondément auprès de ses amis de la communauté juive de Toulouse et de France de l’interprétation décontextualisée de ses propos".