Gilles Bertin, ex-chanteur punk, ex-braqueur de la Brink's en 1988 à Toulouse, sera jugé mercredi 6 juin 2018, par la cour d'assises de Haute-Garonne. En 2016, il s'était rendu de son plein gré, après 28 ans de clandestinité.
C'est un procès hors norme, à l'image de l'affaire elle-même, mais dont on a du mal à imaginer l'issue...
Mercredi 6 juin 2018, en une journée, la cour d'assises de Haute-Garonne jugera Gilles Bertin, pour sa participation active dans le braquage de la Brink's, à Toulouse, en 1988. Soit trente ans après les faits.
Le 26 avril 1988, un groupe d'une dizaine d'individus dévalise la Birnk's à Toulouse. 11,7 millions de francs en espèce sont dérobés. L'affaire défraie la chronique. Et pour cause. Le scénario est rocambolesque. Les malfaiteurs, dont certains déguisés en gendarmes, ont enlevé des otages, salariés de la Brink's, détenteurs de plans et de codes. Mais surtout, leur profil est totalement atypique. Anarcho-libertaires, artistes, marginaux : ils sont tout sauf des braqueurs professionels. Parmi eux, Gilles Bertin, chanteur du groupe punk Camera silens.
Le 31 août, la police mène un grand coup de filet à Bordeaux et Toulouse notamment, et arrête une quinzaine de personnes. Mais pas Gilles Bertin, déjà en fuite.
Les années passent. Un procès a lieu en 2004 mais sans les principaux auteurs du braquage, morts ou en cavale. Gilles Bertin y est condamné à dix ans de prison par défaut.
L'histoire du braquage de la Brink's s'efface peu à peu des mémoires. Jusqu'à ce rocambolesque jour de novembre 2016. Gilles Bertin, qui a vécu toutes ces années en Espagne et au Portugal, franchit les Pyrénées et se rend à la police en compagnie de son avocat, maître Christian Etelin.
L'ancien punk veut régler ses comptes. Père d'un petit garçon à qui il estime devoir la vérité, il a complètement changé de vie. Atteint du VIH dans les années 90, il pense en avoir pour peu de temps. Et se remet tant bien que mal.
C'est cet homme, libre depuis son retour en France, que la cour d'assises de Haute-Garonne va devoir juger mercredi 6 juin. Si longtemps après les faits.
Gilles Bertin encourt vingt ans de prison.
Vidéo : le reportage d’Amélie Poisson et Frédéric Desse