Retrouvailles et fêtes sans distanciation physique expliquent sans doute le phénomène : à Toulouse, les cas de Covid-19 sont en réelle augmentation chez les 20-30 ans. Une situation préoccupante selon l'ARS. Elle va lancer une vaste campagne d'information et de dépistage à destination des jeunes.
C'est un phénomène qui reste pour l'instant circonscrit à l'agglomération toulousaine mais qui commence à inquiéter l'agence régionale de santé (ARS). Depuis une semaine, les cas de Covid-19 sont en réelle augmentation chez les jeunes de 20 à 30 ans. A tel point que la Haute-Garonne est désormais en rouge sur la carte de France pour le taux de reproduction (R) du virus et que l'ARS a décidé de lancer une vaste campagne de prévention et de tests massifs à destination de ce public.
"La Haute-Garonne est aujourd'hui le département d'Occitanie où l'incidence du virus est la plus importante et c'est le cas surtout sur la métropole toulousaine" explique ce jeudi Jean-Jacques Morfoisse, directeur général adjoint de l'ARS. On constate une hausse des cas sur une population ciblée jeune, majoritairement entre 20 et 30 ans".
Le taux d'incidence du virus correspond au nombre de nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants. On est à plus de 10 par jour en Haute-Garonne, c'est un seuil de préoccupation.
Le taux d'incidence du virus est de 11,3 pour 100 000 habitants en Haute-Garonne, selon les données de Santé Publique France. Son taux de reproduction (R) qui permet d'estimer le nombre de personnes que peut contaminer un malade est également supérieur à 1. "Ce taux est plus élevé en Occitanie que dans la moyenne nationale, cela signifie que l'épidémie augmente et la situation est préoccupante en Haute-Garonne." dit encore Jean-Jacques Morfoisse.
Pourquoi cette soudaine augmentation ?
Cette augmentation de cas chez les jeunes est déjà constatée dans d'autres villes de France, comme à Quiberon où la mairie a décidé de fermer plages et parcs la nuit. Elle s'explique en grande partie par le fait que les jeunes font la fête, souvent sans masque et encore plus souvent, sans respecter la distanciation sociale.On comprend bien qu'ils aient envie de faire la fête, surtout après le confinement mais ils le font avec des comportements visiblement à risque, en ne respectant pas les gestes barrières. On a de plus en plus de cas positifs chez des gens pas ou peu symptomatiques.
Ils font la fête mais se font aussi souvent dépister a posteriori, s'ils estiment avoir pris des risques. C'est ce qui explique qu'on puisse chiffrer cette augmantation des cas.
Une campagne de prévention lancée dans les prochains jours
Pour tenter d'enrayer ce phénomène "préoccupant", l'ARS a décidé d'engager dans les prochains jours une vaste campagne d'information à destination des jeunes. "Il ne s'agit pas de culpabilisation mais de responsabilisation" insiste Jean-Jacques Morfoisse, "il faut trouver de nouveaux modes festifs."Des réunions sont en cours entre l'ARS, les médecins biologistes, la mairie de Toulouse et la Préfecture de Haute-Garonne pour finaliser une campagne de communication qui devrait être lancée d'ici la fin de la semaine, notamment sur les réseaux sociaux. Une large campagne de dépistage va aussi être menée. Les points de prélèvements vont être multipliés. Des barnums et des drives vont être installés dans les prochains jours pour les faciliter.L'idée n'est pas de faire la morale mais d'inciter à faire attention, quitte à être inventif. Et il faut aller se faire dépister si on a un doute.
Pour l'instant, la métropole toulousaine est la seule concernée. On ne constate pas de phénomène similaire dans l'autre grande ville de la région, Montpellier.