Le MEDES, l'institut de médecine et de physiologie spatiales de Toulouse, mène jusqu'au 30 mars une expérience inédite. Des cobayes passent 5 jours dans une baignoire pour tester un accessoire censé réduire les effets néfastes de l'impesanteur sur le corps humain lors de longs séjours dans l'espace.
Mieux supporter un voyage vers Mars grâce à des brassards autour des cuisses ? C’est l’idée que teste le MEDES, l'institut de médecine et de physiologie spatiales de Toulouse, pour le CNES. Jusqu’au 30 mars, des cobayes se succèdent pour être soumis à des conditions quasi-spatiales … dans une baignoire.
Grâce aux centaines d’astronautes passés par des stations orbitales, les scientifiques ont pu constater qu’un séjour prolongé en impesanteur avait des conséquences néfastes sur le corps. Pour y remédier, les voyageurs spatiaux doivent régulièrement s’adonner à du sport et surveiller leur alimentation. Mais ce ne sera pas suffisant pour un voyage vers Mars, qui pourrait durer beaucoup plus longtemps.Pour étudier les méfaits de l’impesanteur et tester des solutions, quelques expériences sont menées directement dans la station spatiale internationale, mais cela n’est pas suffisant. Alors pour la deuxième fois, le MEDES, réalise actuellement des expériences d’immersion sèche. Cette technique consiste à laisser flotter un cobaye dans une baignoire, emmitouflé dans une bâche pour rester au sec. Son corps se trouve ainsi dans des conditions proches de celles de l’impesanteur.
Après une première étude menée en 2015, c’est une vingtaine de volontaires qui passent cette fois 5 jours dans leur baignoire, contre 3 précédemment. Une dizaine d’équipes scientifiques les suivent quotidiennement, notamment intéressées par leur circulation sanguine. Celle-ci se comporte de manière très différente en impesanteur et dans une situation de gravité normale, sur Terre. Avec notamment des conséquences d’ordres cardiovasculaire et ophtalmologique.
Avec ces nouveaux cobayes, le MEDES et le CNES (centre national d’études spatiales) mettent à l’essai un système de … brassards. En augmentant la pression sur les cuisses, ils stimulent la circulation sanguine et pourraient ainsi permettre de limiter les effets néfastes de l’impesanteur. L’expérience, qui doit durer jusqu’au 30 mars, permettra d’évaluer l’efficacité de cette solution, qui a le mérite d’être extrêmement simple.Dans l’Espace, la circulation du sang dans le corps humain est complètement chamboulée. Alors sur Terre, on teste des bandes élastiques pour tenter de limiter les effets de cette redistribution des fluides c/ @Medes_IMPS https://t.co/E1AUyZVj7A pic.twitter.com/fYETj5Vnxa
— CNES (@CNES) 20 février 2019