Le maire de la ville de Toulouse a déclaré qu'il comptait limiter la vitesse de circulation dans la ville rose. La moitié des axes est déjà limitée à 50 km/h. L'objectif de Jean-Luc Moudenc est de réduire la vitesse à 30 km/h sur 80% de la voirie toulousaine.
Depuis le lundi 30 août, la vitesse est limitée à 30 km/h dans la majorité des rues de Paris. L'occasion de relancer le débat sur la vitesse de circulation dans les grandes villes. C'est le cas à Toulouse où Jean-Luc Moudenc, maire de la ville rose, en a profité pour annoncer les objectifs qu'il a pour la ville.
Arriver à 80% de voirie à 30 km/h, c’est volontariste. Pour autant nous ne sommes pas systématiques, nous ne sommes pas dans l’idéologie. Il s’agit tout simplement de partager d’avantage et d’avoir un rythme de vie et de déplacement qui soit plus détendu dans la ville.
L'agglomération de Toulouse est déjà l'une des pionnières concernant la circulation à 30 km/h. Près de 753,5 km de routes sont limitées à cette vitesse. Pas assez pour Jean-Luc Moudenc : "On a a peu près la moitié de la voirie toulousaine qui est à 50 km/h. On a décidé d"aller vers 80% d'axes limités à 30 km/h". Seuls les axes de circulation principaux garderont une limitation de vitesse à 50 km/h.
"La diminution de la pollution n'est pas si énorme que ça avec des routes à 30 km/h. Il faut être honnête, la finalité de ce projet, c'est de partager la voirie de manière plus équitable et sereine"
Le maire, membre des Républicains, a expliqué cette décision par une volonté d'apaiser l'espace public pour les différents utilisateurs : "Nous avons décidé de mettre en oeuvre cette mesure de manière progressive, il ne s’agit pas d’être dogmatique, d’être systématique, d’être brutal, de faire ça du jour au lendemain", Jean-Luc Moudenc n'a pas encore communiqué de date précise pour atteindre cet objectif, même s'il a confié vouloir le réaliser pendant son mandat, c'est à dire avant les prochaines élections municipales, en 2026.
Quelles routes toulousaines seront concernées ?
La mairie a déjà commencé à réduire la vitesse sur les axes de l'hyper centre de Toulouse, où il y a le plus de piétons. Pour les années à venir, ce sont principalement les secteurs résidentiels qui seront concernés par la mesure.
Plusieurs routes conserveront tout de même une limitation de vitesse à 50 km/h, ce sont les axes particulièrement fréquentés et les voiries traversantes, selon le maire de Toulouse.
Pour l'instant cet objectif ne concerne que Toulouse et pas les autres villes de la métropole : "Il y a 37 communes dans la métropole et chacune à des problématiques différentes. Cela sera à chaque maire d'y réfléchir avec les citoyens", explique Jean-Luc Moudenc.
L'exemple de la métropole de Grenoble
La ville de Toulouse suit les traces de la métropole de Grenoble, dont le plupart des axes ont été limités à 30 km/h dès le 1er janvier 2017, également pour améliorer le quotidien de ses habitants. Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) a communiqué quelques observations, trois ans après la mise en place de ces mesures :
- La vitesse moyenne des véhicules a diminué d'environ 5% dans le centre-ville, même si elle a légèrement augmenté dans les communes aux alentours
- Il y a moins d'accidents de la route, notamment pour les piétons
- Il y a moins de trafic motorisé, avec 9% de véhicules légers et 20% de poids lourds en moins
Plusieurs sondages ont également montré que les piétons et les cyclistes plébiscitaient la mise en place de ces mesures de réduction de la vitesse. Par contre, la mise en place de ces axes à 30 km/h n'était pas forcément bien comprise par tout le monde sans une campagne de communication efficace.
Une tendance nationale
De nombreuses grandes villes de France tendent vers une vitesse de circulation à 30 km/h. Près de 98% des routes de Lorient sont limitées à 30 km/h ou moins. À Nantes, les automobilistes ne peuvent plus dépasser cette limitation sur 80% des routes de la ville depuis le 31 août 2020. La décision récente de la ville de Paris devrait donner un nouvel élan à cette tendance, comme le montrent les prises de paroles récentes de personnalités politiques à Toulouse ou encore à Lyon.