L'escape game toulousain avait créé la polémique en octobre dernier. Il proposait un scénario de jeu permettant de tuer le président de la République Emmanuel Macron. 8 mois après, la justice a rendu son verdict : pas de poursuites mais une fin alternative et un stage de citoyenneté pour la gérante.
Huit mois après "l'affaire", le jugement est enfin tombé. Les poursuites judiciaires ont été abandonnées contre Camille, la gérante de l'escape game Arkanes, en plein centre de Toulouse. L'État Français l'a convoqué pour une audience le 17 juin 2021, pour avoir créé un escape game dont la fin proposait de tuer Emmanuel Macron, le Président de la République.
Pour continuer son activité, elle devra cependant faire un stage de citoyenneté et modifier son scénario, en particulier la fin de son jeu.
Pas de poursuites judiciaires mais un stage de citoyenneté
La directrice de l'établissement relativise quant à ces peines : " Quand je suis arrivée à l'audience, la décision était déjà prise. Je suis contente et curieuse de faire un stage de citoyenneté pour apprendre les valeurs de la République, où les lois ne s'appliquent qu'à certains. Ça va être drôle ".
La fin de son escape game ne permettra donc plus de tuer le Président de la République. Cette option laisse place désormais à la possibilité : "D'emprisonner les gauchistes, ça, ça ne devrait pas leur poser de problèmes majeurs", raille Camille. " J'aime bien jouer avec les limites, pas spécialement par malveillance mais pour voir jusqu'où on a le droit d'aller avec ce gouvernement ".
Le retentissement médiatique de l'escape game de Camille n'a eu finalement que très peu d'impact sur l'établissement, fermé à cause de la crise sanitaire peu après l'affaire. Les menaces et les insultes reçues sur les réseaux sociaux ont fait réfléchir la gérante : " C'est vrai que quand j'ai reçu des menaces de mort, ça a un peu changé ma vision des choses. Le mot tuer était peut-être un peu fort et je comprends que cela ait pu choquer. " raconte-t-elle.
" Pour moi, c'était vraiment de l'humour "
À l'origine du projet initial, une inspiration du livre Tuer Jupiter, de François Médéline, et la volonté d'informer et de faire réfléchir par l'humour : " Pour moi, c'était vraiment de l'humour, je n'ai pas consulté d'avocat avant de créer mon escape game car je ne pensais pas que cela allait aller aussi loin. " raconte Camille. " Je voulais remettre en cause la sacralisation qui entoure le Président de la République, que je ne comprends pas toujours. Mais maintenant, je vais mieux respecter l'idée d'atteinte à la personne ".
L'histoire est maintenant du passé pour Camille, qui cherche à développer son escape game : " J'ai une petite structure. Je crée mes décors toute seule et j'ai surtout envie de continuer à faire mon petit chemin tranquille avec mes scénarios politiques, à l'abri des projecteurs. " conclut la gérante de l'établissement.