Le "Toulouse Aérospace Express" (c'est son nouveau petit nom) passera par le nord et l'est de la ville. Les différents fuseaux étudiés et le calendrier de réalisation ont été présentés mardi.
"C'était une idée, c'est devenu un projet". Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse et président de Toulouse-Métropole, s'est réjoui mardi de l'avancée du dossier de la future 3ème ligne de métro ("Toulouse Aérospace Express" ou TAE) en présentant, en compagnie de son 1er adjoint et président du Syndicat Mixte des Transports en Commun, Jean-Michel Lattes, un rapport intermédiaire de la nouvelle étude lancée au début de l'année et en annonçant que le choix du tracé et des stations sera arrêté en décembre prochain.
Des financements "innovants" pour 1,7 milliard d'euros
"Plus rien ne peut aujourd'hui nous faire abandonner le projet, a indiqué Jean-Luc Moudenc, et même ceux qui s'y opposaient politiquement sont en train d'y venir petit à petit". Seul bémol : le coût, évalué par les ingénieurs à 1,5 ou 1,7 milliards. Financé comment ? Jean-Luc Moudenc et Jean-Michel Lattes promettent des financements "innovants" avec notamment la possibilité de faire appel, pour la première fois, à des aides européennes pour ce type de grands projets. Durant la campagne électorale des municipales de 2014, la gauche avait fustigé ce projet de Jean-Luc Moudenc, estimant qu'il était "financièrement irréalisable" et qu'il risquait de "pomper" les financements et de stopper le développement des autres moyens de transports collectifs.Une mise en service en 2024
La nouvelle phase d'études prévoit donc un choix du tracé en décembre 2015, des études préliminaires en 2016, les études opérationnelles et l'enquête publique en 2017/2019, le début des travaux en 2019 et une mise en service en 2024. A son ouverture, les études prévoient une fréquentation de 200 000 voyageurs par jour.DOCUMENT / les différents tracés (en orange) étudiés actuellement :
48 % des emplois de la zone
Le Toulouse Aérospace Express (TAE) passera au nord et à l'est de Toulouse. Dans des quartiers "moins denses et moins compliqués que les deux lignes du centre-ville", ce qui pourrait réduire les coûts selon Jean-Luc Moudenc et Jean-Michel Lattes notamment grâce à des tranchées couvertes ou des passages en aérien, moins chers que des tunnels.Colomiers, Airbus, l'Aéroport, la future gare TGV Matabiau et Montaudran Aérospace sont assurés d'être desservis. Pour le reste, plusieurs fuseaux sont encore à l'étude et 7 secteurs sont scrutés pour définir le meilleur tracé. Selon les élus, ce parcours couvre 48 % des emplois de la métropole toulousaine.
Le sac de noeuds de Labège
Reste le problème de l'arrivée au sud-est. Alors qu'une enquête publique est en cours pour le prolongement de la Ligne B jusqu'à Labège (coût estimé : 400 millions d'euros), Jean-Luc Moudenc a clairement affirmé mardi qu'il voulait "embarquer Labège dans cette magnifique aventure plus forte que le prolongement de la ligne B". Labège et la communauté d'agglomération du sud-est le Sicoval doivent donc "choisir" entre l'un et l'autre. Jean-Luc Moudenc qui était à l'origine favorable au prolongement de la ligne B et qui reproche à son prédécesseur Pierre Cohen (PS) d'avoir enterré le dossier, préfère maintenant le TAE : "Le prolongement à Labège c'est 35.000 voyageurs de plus par jour. Le TAE c'est 200.000 ! On a vite fait de choisir".La balle est donc dans le camp du Sicoval, plusieurs variantes des fuseaux de la future 3ème ligne, se terminant à Labege-Innopole. Mais beaucoup estiment que le prolongement de la ligne B est un dossier déjà bouclé, au financement assuré et qui doit se faire : c'est le cas du nouveau président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric, qui soutient le Sicoval dans sa démarche.