Les riverains du quartier des Sept-Deniers à Toulouse (Haute-Garonne) subissent des nuisances dues aux rodéos urbains. Le parking du Stade Toulousain sert régulièrement de terrains de jeu pour ces amateurs d'acrobaties motorisées.
L’histoire se reproduit presque chaque dimanche lorsqu’il n’y a pas de match. L’après-midi, les parkings avoisinant le Stade Toulousain situé dans le quartier des Sept-Deniers à Toulouse (Haute-Garonne) se transforment en véritable terrain de jeu pour amateurs de rodéos urbains.
Dangers et nuisances pour les riverains
Des groupes de jeunes se rassemblent équipés de leurs scooters et enchaînent figures et acrobaties au rythme des vrombissements de moteurs. “Ils sont une trentaine en moyenne, mais ça dépend, c’est très variable”, témoigne un riverain. "Ça dure intensément depuis deux ans mais ces parkings sont utilisés pour s’amuser depuis des années.”
Ces rodéos urbains se prolongent jusque dans la soirée voire même tard dans la nuit, une situation qui exaspère les riverains.
“C’est les 24h du Mans dans le quartier ! Avec des ronronnements de motos permanent, et puis ils roulent à très grande vitesse, c’est un vrai danger”
Un riverain du quartier des Sept Deniers
Une situation connue de la mairie de Toulouse, qui précise avoir déjà mené des actions à son niveau pour lutter contre le phénomène. “Par leur nombre, leur fréquence et leur intensité, ces rodéos ne sont pas aussi importants que ceux de l'Oncopole”, précise Olivier Arsac, le maire de quartier des Sept-Deniers. “Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas le traiter. La mairie est vraiment mobilisée sur la question et a déjà agi avec des patrouilles et quelques interpellations. Ca avait fonctionné pendant un temps mais ils sont revenu il y a environ 6 mois.”
Les polices limités par les consignes
Suite aux drames survenus au cours de l’été, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a ordonné aux forces de l’ordre d’intensifier la lutte contre cette pratique. Une annonce saluée par l’adjoint au maire de Toulouse, Olivier Arsac. “Nous sommes heureux de voir que l’Etat en fait enfin une priorité. La police nationale a notre soutien et nous pouvons l’appuyer avec notre surveillance vidéo et les effectifs de la brigade motorisée de notre police municipale.”
Du côté de la police nationale, le syndicat unité Sgp police FO déplore un manque de fermeté dans le traitement de ces rodéos urbains. “Les consignes doivent être claires. Pour pouvoir faire cesser un rodéo urbain, il faut pouvoir interpeller les conducteurs des véhicules”, explique Christophe Marin, délégué du syndicat en Haute-Garonne. “On doit pouvoir prendre en chasse les véhicules mais ce ne sont pas nos consignes. Ces dernières années, nos consignes étaient justement de ne pas les prendre en chasse par crainte de les blesser ou qu’ils ne se blessent en fuyant. Une politique à l’inverse de nos voisins britanniques.”
Le ministre s'empare de l’actualité mais les consignes doivent suivre et être claires pour pouvoir mettre fin à ce phénomène.
Christophe Marin, délégué syndicat Unité Sgp police Fo
Pour les riverains, l’annonce du ministre de l’Intérieur relance l’espoir d’une lutte contre ces rodées dans leur quartier.