Toulouse : manifestation des salariés d'Airbus sur les pistes de l'aéroport

Des milliers de salariés d'Airbus ont manifesté le long des pistes de l'aéroport de Toulouse-Blagnac ce mercredi. Une démonstration de force pour négocier au mieux un vaste plan de restructuration.

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Ils ont tout prévu : le café, les bouteilles d’eau, les chapeaux pour supporter le soleil toute la matinée. Même un plan du site avec le parcours du défilé.
Les syndicats FO, CFE-CGC et CFTC d’Airbus ont convié les journalistes ce mercredi sur le toit du Comité d’Entreprise, l’endroit idéal pour faire de belles prises de vues des salariés sur les pistes de l’aéroport. Pendant une heure et demie, ces derniers sont appelés à débrayer, à quitter leur poste de travail et marcher le long des pistes jusqu’au pied du bâtiment du siège d’Airbus, sous les fenêtres du PDG.
 Après l’annonce du plan de restructuration prévoyant plus de 3 500 suppressions de postes, l’objectif est de faire une démonstration de force. Et les images de ces milliers de salariés vont faire le tour du monde. Une trentaine de journalistes de télévision, de radio, de presse écrite et d’agences de presse sont présents.
Le rendez-vous avec les médias avait été fixé à 9h30, le temps de s’installer, d’expliquer le programme et de répondre aux premières interviews.
Jean-Francois Knepper le reconnait ce sont des images qui payent. "Quand d’aucun disent que quand les syndicats toussent cela ne se voit pas, on va démontrer que cela peut se voir," dit le responsable syndical de Force Ouvrière.
 

On va démontrer aussi que les syndicats chez Airbus sont véritablement représentatifs et qu’ils ont derrière eux des milliers d’adhérents. Mon organisation compte sur cette usine 7 500 adhérents. On espère que tout ceux-là vont nous suivre alors évidemment cela va être compliqué parce que presque 40 % d’entre eux sont au chômage partiel donc ils ne sont pas à l’usine mais on aura tout ceux qui sont là derrière nous déterminés à faire entendre leurs voix.

Jean-François Knepper


Pour le syndicaliste, traverser les pistes avec les salariés c’est envoyer un message au gouvernement et lui faire prendre conscience "qu’on est à la veille d’une crise sociale qui va exploser un peu partout en France".  "Il y avait un danger, précise Jean-François Knepper, à exprimer notre colère place du Capitole, c'était risquer de rencontrer des blacks blocs et des gens qui voudraient se saisir de notre mouvement à des fins politiques."
"Nous, nous voulons défendre nos emplois, notre entreprise, notre filière industielle. Il faut trouver des compromis par la négociation et éventuellement avec un accord pour s’entendre sur les dispositions qui permettront de passer cette crise dont on continue d’affirmer qu’elle est conjoncturelle".
 


Photos, interviews, plateaux télé en direct sur une chaine d’information continue, le message est relayé. Il est presque 11 heures, les salariés sortent des bureaux et commencent à longer les pistes. Ils sont plusieurs milliers. Sur le chemin, un panier repas leur est distribué. Dehors, de l’autre côté des grilles, les journalistes tentent de faire des interviews. Rares sont ceux qui acceptent de s’approcher pour répondre aux questions.
 

Ouvriers et cadres marchent côte à côte. Certains finissent par se dévouer pour parler tout en avouant craindre des représailles et d’être parmi les premiers à être licenciés.

Christophe, 37 ans, explique que c’est très important d’être là. "Pour sauver une majorité des emplois et montrer que nous sommes là, unis, dit-il. On compte sur nos syndicats pour nous aider et sur la direction aussi pour qu’elle soit compréhensive, mais j’ai peur comme tous les autres."

Pour Patrick, syndicaliste CGT, "il est hors de question que les salariés soient sacrifiés". L’épidémie de coronavirus a bon dos, explique ce mécanicien qui monte des moteurs sur les A330.
 

Cela fait des mois en interne que l’on entend parler de coûts récurrents trop élevés, des mois que l’on entend la petite musique de gain de compétitivité nécessaire.

Patrick, mécanicien Airbus



Arrivés au pied du bâtiment de la direction, les salariés restent quelques minutes avant de repartir chez eux pour ceux qui sont en chômage partiel ou à leur poste de travail pour les autres. Il est un peu plus de midi, les médias attendent encore une déclaration des syndicalistes. "Nous avons réaffirmé que le plan était excessif", indique Jean-François Knepper.

Jeudi une autre manifestation est prévue à l'appel de la CGT entre le siège d'Airbus et l'aéroport. 
 
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