Les associations "Un toit pour apprendre", le Droit au Logement, des riverains et des enseignants se sont réunis devant la préfecture de Haute-Garonne pour dénoncer l'expulsion d'une trentaine de personnes d'origine albanaise. Le comité de soutien réclame un relogement digne pour les familles.
La mobilisation du collectif de soutien se poursuit. Ce lundi après-midi à Toulouse, ils étaient une trentaine de membre d'associations, riverains du quartier St Michel ou enseignants du collège Berthelot à dénoncer devant la préfecture de Haute-Garonne, l'injustice de la décision du tribunal administratif de Toulouse.
Depuis le 17 décembre dernier, 8 familles albanaises et leurs 17 enfants occupent illégalement un bâtiment inoccupé du Conseil Régional.
Suite à une plainte du propriétaire des lieux, une décision d'expulsion a été rendue par le tribunal administratif.
Les familles auraient du quitter le logement du 57 rue Achille Viadieu dès le samedi 4 janvier à 13 heures, mais les associations s'opposent à cette décision, réclamant un relogement décent.
Elles n'étaient là que depuis 3 jours
Avant de trouver refuge dans les anciens logements de fonction de ce bâtiment, propriété du conseil régional, ces familles albanaises occupaient un camp de fortune sur l'ile du Ramier. Pendant plusieurs semaines, elles ont vécu dans des conditions difficiles en bord de Garonne avec leurs 17 enfants, dans la boue, le froid, au milieu des rats.Nicolas, un enseignant en mathématiques du collège Berthelot et membre du comité de soutien, nous explique que ces 8 familles ont eu peu de temps pour apprécier le confort de leur nouveau logis : "Elles n'étaient là que depuis 3 jours quand la police est venue leur signifier l'occupation illégale et qu'il faudrait partir."
Depuis samedi dernier, le comité se relaye en permanence pour apporter son soutien à ces familles et faciliter les échanges avec la police et les huissiers. Des tours de garde au quotidien, pour assurer aussi l'approvisionnement en nourriture, en couches pour les nouveaux nés, en vêtements propres... la solidarité s'organise au sein de la communauté.
La question du relogement de ces familles est désormais entre les mains de la préfecture, affirment les associations.
De son côté la préfecture assure porter son attention aux familles avec enfants.On veut qu'elles soient relogées de façon perenne et pas dans les hôtels, elles veulent partir mais seulement dans des conditions dignes.
Si on ne leur propose rien, elles retournent à la rue. Leur campement au bord de la Garonne a été détruit, on est au mois de janvier, il gelait ce matin, ce n'est pas possible d'accepter ça, ou alors on n'a pas de coeur.
"Compte-tenu de la composition des personnes occupants ce bâtiment, il n'y aura pas d'expulsion de ces familles sans un examen préalable par les services de l'État."
Le Conseil régional n'a pas sollicité le concours des forces de l'ordre.
Le dossier des familles albanaises est entre les mains de la préfecture depuis ce lundi.
Les évaluations des situations individuelles sont en cours.
La moitié des personnes ayant demandé leur retour en Albanie, il ne reste qu'une douzaine de personnes à reloger.
Le reportage de Luc Truffert et Thierry Villeger :