Toulouse : Matabiau, histoire d’un quartier en mutation depuis 200 ans

Matabiau désigne l'une des plus importantes gares du Sud-Ouest et depuis peu l’emplacement du futur gratte-ciel de Toulouse. C’est aussi le nom d’un quartier toulousain, dont la physionomie ne cesse d'évoluer depuis l'implantation en 1856 du premier débarcadère du chemin de fer.  

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Depuis sa création en 1856, il y a toujours eu du mouvement du côté de la gare Matabiau. La compagnie privée des chemins de fer du midi exploite la première ligne de chemin de fer qui relie Toulouse à Bordeaux en 1857 puis à Sète l’année suivante. Avec du retard : dans la plupart des grandes villes, le chemin de fer est arrivé depuis 1830. 
 

La création d’une gare et ses répercussions


 A l’époque les trajets se font en diligences et prennent du temps. Les voyageurs sont ballotés pendant 18H sur la route entre  Bordeaux et Toulouse, ils ont encore 28H de trajet en péniche pour rejoindre Sète par les eaux. C’est d’ailleurs sur les bords du canal du midi, principal vecteur de transports de marchandises à l’époque, que le premier bâtiment voit rapidement le jour en 1856. 

L’arrivée du train à Toulouse l’année suivante va profondément modifier le quartier puis la ville. Autour de ce qu’on l’on nomme à l’époque le débarcadère du chemin de fer, s’organisent les premiers transports en communs. Successivement et au cours des années calèches, omnibus, tramways, autobus et métro aujourd’hui, vont acheminer les voyageurs de la gare jusqu’au centre-ville. La rue Bayard est entièrement repensée.
 


En 1856, cette voie, qui porte le nom d’une riche famille de Toulouse, est déjà bien développée grâce aux échanges sur le canal du midi. Elle va devenir à la fin du XIXème l’une des principales artères de Toulouse, reliant le quartier Matabiau au Capitole.

De nombreuses industries et ateliers vont s’y développer tout au long du XXème siècle, de grands hôtels aussi. Son tracé est rectifié. En 1860, le conseil municipal adopte le principe de l'élargissement de la rue Bayard à 16 mètres. Allant de pair avec ces dispositions, le pont Bayard, permettant un accès direct de la gare au centre-ville, est construit. La prostitution va également s’installer durablement dans ce quartier et lui conférer une réputation sulfureuse.
 

Le début du XXème siècle, naissance de la gare actuelle


Nos sommes en 1905, les liaisons ferroviaires continuent de se développer. Après Bordeaux et Sète, le train va jusqu’à Paris. La compagnie des chemins de fer du Midi n’est plus seule à Matabiau. La concurrence arrive avec la compagnie Paris-Orléans, et avec elle La ligne vers la capitale, qui va ouvrir Toulouse au massif-central. La ville n’est pas encore le rayonnement industriel qu’on lui connaît aujourd’hui, mais il faut agrandir la gare devenue trop exiguë.

La conception du nouveau bâtiment est confiée à un architecte d’expérience dans le domaine, Marius Toudoire, à qui l’on doit la gare de Lyon à Paris et de celle de Bordeaux. Le bâtiment de Toulouse, de style classique, va trancher dans le paysage urbain toulousain fait de tuiles et de briques rouges. C’est l’actuel hall des départs.
 

Autour de la gare et du trafic de marchandises en augmentation, les quartiers Bonnefoy et Marengo vont prospérer. Quartiers populaires où logent les cheminots, où se développent les entrepôts. Les axes de communication sont repensés autour de la gare. L’école vétérinaire construite au milieu du XIXème en haut des actuelles allées Jean-Jaurès, va déménager et être raser. La gare prend sa physionomie actuelle dans les années 1980.
 

Le XXIème siècle,  un quartier entièrement repensé


Le paysage autour de la gare est aujourd'hui en pleine mutation. Avec la diminution du trafic des marchandises, le départ du tri postal jouxtant la gare, il subit encore des métamorphoses.
La gare accueille plus de 10 millions de voyageurs par an et avec l’arrivée attendue de la LGV Toulouse-Bordeaux, le quartier en travaux va profondément changer de visage d’ici à 2030.

Sur l’emplacement de l’ancien tri postal rasé, devrait s’élever le premier gratte-ciel de Toulouse, haut de 40m : la très controversée tour d’Occitanie, bâtiment emblématique du projet Toulouse Euro-Sud-Ouest. Ce vaste plan d'aménagement urbain de la gare elle-même est également un projet d'envergure métropolitaine.
 

Il concerne un centre d'affaires d'environ 400 000 à 500 000 m2 sur les sites Raynal-Périole-Marengo-Matabiau. Au total environ 1 million de m² (logements, bureaux, commerces, centre commercial, loisirs, espaces verts), entourant un pôle multimodal autour de la gare Matabiau et de la future gare Marengo (TGV (LGV), TER ou futur RER toulousain, métro, Bus, parkings). 

Le quartier Matabiau profondément transformé, ne sera pas seulement relié au centre de Toulouse par une rue Bayard entièrement rénovée et desservie par les nouvelles ramblas des allées Jean-Jaurés.  Il devient pour ses concepteurs une extension du centre-ville. Un espace complètement repensé, auquel on pourra accéder par une 3e ligne de métro, en plus de la ligne A du métro de Toulouse reliant Basso-Cambo à Balma Gramont ainsi que plusieurs lignes de bus. Dernière transformation, l’aménagement d’une plate-forme piétonne couvrant le canal du midi, permettant de rénover tout le parvis de la gare aux abords du canal du midi et des boulevards Semard et Bonrepos.
 

D’ici  2022, Matabiau, lieu de passage à Toulouse, pourrait devenir une destination pour les voyageurs et pour les toulousains avant d'aspirer à son nouveau statut de quartier d'affaires, et de vie à l'horizon 2030. 
Beau destin pour un quartier qui, 200 ans en arrière, évoquait selon la légende en occitan (mata buoù), la mort du taureau furieux abattu après avoir traîné Saturnin, le premier évêque de Toulouse, à travers les rues de la ville.
 




 
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