Les feministes du groupe "La Barbe" sont intervenues ce mardi dans une conférence de l'Académie des sciences et des lettres de Toulouse. Objectif : dénoncer la misogynie et le machisme des milieux intellectuels.
Le groupe d’action féministe La Barbe a fait irruption, ce mardi, à l'hôtal d'Assézat lors d'une conférence sur le génome donnée par l'Académie des sciences et des lettres de Toulouse. Affublées de leurs barbes, les militantes ont dénoncé "l’hégémonie masculine, qui se perpétue depuis 1640, dans ce lieu de pouvoir et d’influence intellectuelle".
"Dans l'enceinte sacrée du savoir"
Dans un communiqué, les militantes expliquent qu'elles ont "félicité non sans ironie les membres de l’Académie qui, bien que contraints “de feindre le modernisme et la pluralité en autorisant incidemment quelque Philaminte à pénétrer l’enceinte sacrée du savoir”, sont parvenus à mener une année 2018 “toute à la gloire du sexe fort”.
Elles ont exposé ces chiffres qui se passent de commentaire : 86% d’hommes conférenciers invités, 77% d’hommes membres du bureau, 75% d’hommes membres titulaires, 100% d’hommes membres d’honneur, et surtout 100% d’hommes présidents en 378 ans.
Ce qui leur fait dire... et on partage : "La Barbe !"
Sous-représentation des femmes
La Barbe est un groupe d'action féministe qui dénonce l'absence ou la sous-représentation des femmes dans des instances de pouvoir économiques, politiques, culturelles et médiatiques. Ses membres pratiquent un militantisme fondé sur le coup d'éclat et l'ironie.
En avril 2018, ces militantes toulousaines avaient mené une action similaire au Conseil de Toulouse métropole. Objectif là aussi : dénoncer la prévalence flagrante du genre masculin dans les mandats électifs... Sur les 20 vice-présidences, seulement 5 sont dévolues aux femmes.