Mort de Nahel à Nanterre : des habitants de Toulouse dénoncent les blacks blocs et une manipulation politique après les échauffourées

Dans le quartier de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), un rassemblement en mémoire de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, a dégénéré mercredi 28 juin. Des échauffourées et des incendies ont éclaté vers 20 heures. Le lendemain, des habitants dénoncent la récupération politique de militants d'extrême gauche et de black blocs.

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Dans le quartier de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), des personnes se sont rassemblées mercredi 28 juin 2023 en fin de journée pour rendre hommage à Nahel, un jeune de 17 ans tué par un policier à Nanterre alors qu'il refusait d’obtempérer. Mais certains habitants disent avoir été rejoints par des militants politiques d'extrême gauche et des black blocs qui auraient contribué à faire dégénérer le rassemblement.

"Certes il y a eu beaucoup de violences et de manifestations dans le quartier mais aujourd'hui, c'est différent, explique Abdé Mouméni, un médiateur de 62 ans qui vit au Mirail. Bien que nous condamnions fermement l'affaire de Nahel, nous voulons faire confiance à la justice pour que justice soit rendue. Mais les habitants sont pris en otage dans la mesure où on a, pour la première fois à la Reynerie, des black blocs qui sont venus".

On ne l'accepte pas du tout. Nos enfants sont suffisamment stigmatisés.

Abdé Moumeni, médiateur au Mirail

"Nous sommes contre les violences urbaines, poursuit-il. Nous aurions voulu que les élus locaux soient présents, qu'ils nous parlent, qu'ils cherchent à parler aux habitants. Seul le maire de quartier était là mais quel est son pouvoir. nous aurions voulu voir le maire, le préfet".

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Abdé Moumeni, médiateur au Mirail ©Eric Foissac / France 3

Un point de vue partagé par un autre habitant du Mirail qui préfère garder l'anonymat. Il dit avoir pris conscience du problème ce jeudi matin au marché en entendant le témoignage de mères de famille qui ont vu dans la soirée "des hommes blancs qu'elles n'ont pas reconnu avec des cagoules et des tatouages". Certains leur auraient demandé de les cacher.

"On n'avait jamais vu ces gens, poursuit cet habitant. Apparemment des jeunes du quartier les ont fait rentrer. Il y a des jeunes mais c'est une petite minorité. Ce sont les mêmes qui rackettent les commerces. Et les gens les craignent car on a vu, quand le maire est venu, que ce sont les mêmes qui assurent sa sécurité. Les gens n'osent rien dire. Ce ne sont pas forcément des dealers et c'est une toute petite minorité. On l'impression que c'est le quartier qui revendique mais c'est complètement faux !".

"Nous on est au milieu avec des émeutiers d'un côté accompagnés de black blocs et de l'autre des policiers. Mais quand des voitures brûlent, ce sont nos voitures. Les gens ont eu peur hier soir. Certains disent qu'ils veulent partir car c'est une situation qui devient dangereuse. C'est ce qui me pousse à témoigner. J'ai peur pour les gens, on est pris entre deux feux... On est des spectateurs en danger".

L'extrême gauche accusée

Un autre habitant du quartier tient à apporter son témoignage."Je les ai vus ces black blocs, affirme Rachid Temmar, président de l'association Cap jeunes 31. Il y a beaucoup de filles parmi eux. C'était extrêmement violent. Ils ont brûlé les voitures devant les propriétaires. Les policiers sont arrivés. Nous on s'est retrouvés bloqués parce que les policiers envoyaient des lacrymogènes. Ils ont chargé et c'était bouillant".

"Je regrette qu'on ait vu aucun élu et que la police municipale n'ait pas été présente. Ils ont laissé tomber la police nationale. Ce n'est pas normal. Il faut que tout le monde soit solidaire pour arrêter ces violences. C'est l'extrême gauche qui a rejoint des jeunes du quartier. Ils se sont incrustés. C'est de la récupération. Ils ont dit : on vient avec vous ! Certains ont profité des organismes politiques pour faire en sorte qu'il y ait un maximum de monde pour affronter la police".

Les responsables associatifs engagent les jeunes à arrêter de casser. ils appellent au calme souligne Rachid Temmar car ils estiment que ces violences font le jeu de l'extrême-droite. Ce jeudi soir, l'émotion est forte mais le calme est revenu place André-Abbal, la principale place du Mirail. Un rassemblement est prévu à 20 heures.

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