Une commission parlementaire a été créée au Koweït pour enquêter sur des pots-de-vin supposés dans le cadre d'un contrat entre la compagnie aérienne nationale et l'avionneur européen Airbus, qui vient déjà régler une amende record pour éviter des poursuites dans une affaire de corruption.
Un nouveau parfum de corruption entoure un contrat passé par Airbus au Koweit.
Une commission parlementaire y a été en effet été créée pour enquêter sur des pots-de-vin supposés dans le cadre d'un contrat entre la compagnie aérienne nationale et Airbus.
Airbus a déjà versé fin janvier une amende record de 3,6 milliards pour éviter des poursuites dans une affaire de corruption
L'avionneur européen, dont le siège est installé à Toulouse, a déjà dû régler fin janvier une amende record de 3,6 milliards d'euros en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour éviter des poursuites dans une affaire de corruption.
La commission d'enquête koweitienne a été formée au terme d'une session parlementaire spéciale sur des allégations de pots-de-vins payés par Airbus pour garantir la vente de 25 avions de ligne à la compagnie Kuwait Airways (KAC) il y a six ans.
Le Parlement a aussi demandé au bureau d'audit, un organisme officiel qui surveille les marchés publics, d'enquêter sur ce contrat au montant exact inconnu mais estimé à plusieurs milliards d'euros.
En 2014, la KAC a commandé 15 Airbus 320neo et 10 Airbus-350, dont la livraison a démarré en 2019 et doit se poursuivre jusqu'en 2021.
Mercredi, le député d'opposition Riyadh al-Adasani a dit au Parlement que le Koweït était mentionné dans un accord de principe conclu le 31 janvier entre Airbus et les justices française, britannique et américaine, ainsi que certains responsables et citoyens koweïtiens.
Cet accord permet à Airbus de verser 3,6 milliards d'euros d'amende pour éviter des poursuites dans une affaire de corruption impliquant notamment les agents commerciaux de l'avionneur européen, intervenant dans les contrats de ventes dans plusieurs pays.
Une semaine après cet accord, la police sri-lankaise a arrêté l'ancien PDG de la compagnie aérienne publique SriLankan Airlines, accusé d'avoir perçu des pots-de-vin pour l'achat de 10 avions Airbus en 2013.
En 2017, le Koweït avait déjà ordonné l'ouverture d'une enquête sur un contrat de plus d'un milliard d'euros d'achat de 30 hélicoptères militaires Caracal, passé en 2016 par le Koweït avec Airbus Helicopters.
En 2014, le Parlement koweïtien avait ordonné une enquête sur un accord de la KAC avec Airbus pour l'achat de 25 avions et la location de 12 autres.