La Fête Saint-Michel n'aura pas lieu. Les forains ont prévu de manifester leur mécontentement à partir de ce vendredi 16 septembre. Leur action pourrait bloquer la ville de 7h à 21h et se poursuivre les jours suivants.
Après avoir organisé la Fête Saint-Michel pendant 10 ans au Zénith à Toulouse, les forains n'ont pas de terrain où s'implanter cette année, les riverains s'étant plaint des nuisances. Faute de consensus avec la mairie de Toulouse, ils ont décidé de manifester ce vendredi 16 septembre pour obtenir un point de chute dans la métropole.
"Le point de départ de ce rassemblement se fera depuis les barrières de péage de Toulouse Nord. L’itinéraire emprunté lors de cette manifestation se fera par les différents péages, aéroport, périphérique, Zénith et enfin le centre-ville", indique leur communiqué.
Ils envisagent de bloquer la ville de 7h à 21h avec 150 camions ce vendredi et les jours à venir de 7h à 19h, "tant qu'on n'aura pas de proposition de terrain viable". Le préavis qu'ils ont déposé auprès de la préfecture court jusqu'au 16 octobre.
Embouteillages en prévision
Les organisateurs du ciné-concert du Grand Bleu avec Eric Serra, qui doit avoir lieu à 20h au Zénith, craignent que les spectateurs ne puissent accéder au site. Ils ouvrent la salle de spectacle dès 18h30 pour leur permettre d'anticiper et leur faciliter l'accès.
"Alors que la Foire Saint-Michel existe depuis une cinquantaine d’années dans la Ville rose, celle-ci est mise à mal à la suite de nouvelles directives prises par la Mairie de Toulouse (...), indiquent les forains. Il est légitime de se poser la question de savoir si la nouvelle municipalité a vraiment eu la volonté d’accueillir la Foire Saint-Michel depuis un an de négociation ? Les forains leur ont pourtant fait confiance en s’installant il y a dix ans de cela au Zénith de façon “temporaire” en attendant de trouver un nouvel emplacement pour les recevoir".
Bras de fer
Dans une lettre qu'il a rendue publique, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc dément complètement et dénonce un bras de fer qu'il estime malvenu. "Dois-je vous rappeler que vous avez cosigné (...) un texte actant que l'édition 2021 serait la dernière sur le site du Zénith et qu'il convenait de chercher un autre site pour l'édition 2022. Cet écrit vous engage ! Malgré cela depuis des mois, vous mettez beaucoup d'insistance à vouloir imposer ce site à la collectivité et donc aux riverains concernés . Au mépris de votre parole".
Les deux parties se rejettent la responsabilité de la situation. "Après avoir créé un groupe de travail afin de trouver un nouvel emplacement pour accueillir cette foire, malgré les 25 sites examinés (dont 10 proposés par la délégation foraine de la Foire Saint-Michel) aucune n’a trouvé grâce auprès de la nouvelle municipalité et aucune proposition pérenne n’a pu aboutir" regrettent les forains.
Des interlocuteurs dos à dos
Le torchon brûle donc entre la municipalité et les forains qui font valoir leur droit à travailler et le fait que cette fête concerne 90 personnes qui n'ont pas eu la possibilité d'exercer pendant les deux années de pandémie. Les forains s'interrogent sur la volonté réelle de la municipalité d'accueillir la fête.
Alors que le maire de Toulouse dénonce une mauvaise volonté patente. "Pendant des mois, vous avez préféré le silence et l'inertie plutôt que la recherche conjointe de solutions avec la collectivité. Pourquoi ? (...) Hélas, votre façon très particulière de procéder, méprisante envers la collectivité, piétinant les règles, est cohérente avec votre refus de dialoguer et le fait qu'à ce jour, les représentants locaux des forains et organisateurs de la fête Saint-Michel ne se soient toujours pas exprimés au sujet des dégradations commises sur la base de loisirs de la Ramée, occasionnés lors de l'édition 2021".
L'île du Ramier comme solution ?
Parmi les solutions envisagées au cours de ces mois : le Meet, le nouveau parc des expositions abandonné pour une question de coût de location et déjà réservé, l'île du Ramier qu'il faudrait d'après les forains aménager et sécuriser.
Sur ce dernier site comme les deux autres qu'elle a proposé, la mairie dit n'avoir obtenu aucune réponse et regrette des "atermoiements, comportements unilatéraux et changements de position". Jean-Luc Moudenc affirme néanmoins vouloir une reprise du dialogue et se dit prêt à rechercher un site et caler un nouveau calendrier si nécessaire.