Le procès pour mendicité forcée de 5 familles bulgares a débuté ce lundi à Toulouse. Il avait été reporté car des prévenus étaient atteints de Covid-19 en janvier. 18 hommes et femmes sont poursuivis pour avoir exploité une trentaine de leurs compatriotes.
Le procès pour mendicité forcée de 18 Bulgares a débuté peu après 9h ce lundi matin à Toulouse. Il devait se tenir à la mi-janvier mais avait été reporté. 5 des 18 prévenus avaient en effet attrapé le coronavirus.
11 hommes et 7 femmes, âgés de 20 à 60 ans et membres de 5 familles, comparaissent pour avoir forcé des compatriotes à mendier entre 2016 et 2018. Les victimes ne sont pas présentes, elles ont été ramenées en Bulgarie dans un état qualifié de déplorable par le président du tribunal.
Des faits niés
Compte tenu du nombre exceptionnel de prévenus, l’audience se tient sur l'île du Ramier. Durant cette première journée, les prévenus interrogés nient les faits. La plupart semblent s'être installés, à leur arrivée à Toulouse, dans le camp situé chemin de Gabardie aux portes de Toulouse, du côté Gramont.
Appelés à s'expliquer, ils disent la difficulté à trouver du travail et la grande précarité. L'un d'eux explique ne pas être tzigane mais roms bulgares "mieux intégrés dans la société". Pour autant, ils expliquent avoir fui leur pays en raison de leur pauvreté.
"Je ne connais pas ces mendiants"
"Je ne comprends pas pourquoi je suis enfermé en prison", explique le premier prévenu. "Beaucoup parmi nous sont innocents. Il n'y a pas de mendiants qui aient travaillé pour moi. Je ne connais pas ces mendiants". Il réclame une confrontation avec les victimes. Le président lui énonce les faits et rappelle ses condamnations dans son pays pour vols, détérioration de biens, blessures légères notamment.
Le président cite également un expert psychiatre qui mentionne des aspects narcissiques et problématiques de sa personnalité. "Il ne semble connaître que le rapport de force, il est dépourvu de toute éthique dans son rapport à l’autre, à la recherche d’émotions fortes, manipulateur et tente de falsifier les relations humaines".
Deux récidivistes
L'épouse de ce prévenu conteste également les faits. L’enquête a pourtant mis en évidence des coups, des intimidations et du harcèlement téléphonique. Les victimes étaient des compatriotes auxquels les prévenus auraient fait miroiter la possibilité de trouver un travail en France. Ils prenaient leurs papiers à leur arrivée et les contraignaient à mendier sous la menace L'objectif étant qu'elles rapportent un maximum de pièces de monnaie. Argent qui transitaient ensuite vers la Bulgarie.
Deux récidivistes font partie de ce groupe. L'un a déjà été condamné en Bulgarie pour des faits de traite d'êtres humains et d'exploitation par mendicité forcée. L'autre a fait de la prison pour assassinat. Les prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison. Le procès devrait se tenir jusqu’au mercredi 10 février.