A Toulouse, les perruches à collier s'acclimatent trop facilement

Elles sont de plus en plus nombreuses à Toulouse. 155 perruches vertes ont été dénombrées cette année. Introduite accidentellement dans les années 2000, l'espèce originaire d'Asie, colonise les espaces occupés par des oiseaux autochtones. Et s'épanouit un peu plus chaque année dans la ville rose. 

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Leurs cris stridents résonnent dans les platanes du boulevard de Strasbourg dès que le soleil se couche. Ces arbres sont devenus le dortoir des perruches à collier. La colonie entière y trouve refuge en hiver, l'été seuls les juvéniles viennent en bande y trouver le repos pour la nuit.

Des Perruches introduites de façon accidentelle


Christophe Pasquier effectue les comptages des perruches de Toulouse depuis 2009. A l'époque, l'ornithologue de Nature Midi-Pyrénées, spécialiste du suivi des espèces urbaines, recense 17 spécimens.
Selon lui, les premières reproductions ont commencé en 2005.
En 2018 au dernier comptage, le spécialiste a dénombré 155 individus dans la ville rose.

Ces perruches originaires d'Asie se sont parfaitement adaptées à notre environnement. Ce sont des oiseaux vraisemblablement échappés de volières qui ont commencés à explorer le ciel toulousain avant de se reproduire.
Relâcher une perruche de façon volontaire est interdit et considéré comme un délit.  
 

Des oiseaux grégaires et opportunistes


La perruche verte à collier, Psittacula krameri, pour les scientifiques trouvent tout ce dont elle a besoin pour vivre sur notre sol.

"Les perruches sont opportunistes et elles ne sont pas très difficiles. L'hiver elles se nourrissent dans les mangeoires, dans lesquelles elles déferlent en bande, empêchant les autres oiseaux de se nourrir. L'été elles trouvent des graines et des baies. J'en ai même vu une manger un bout de pizza!" raconte Christophe Pasquier.

Des facilités d’adaptations et un territoire qui s’étend 


La perruche verte se contenterait de tout ce qu'elle trouve, à l’instar du pigeon. D’ailleurs en Asie, son pays d’origine, elle vit dans les villes et partage le quotidien des humains comme notre pigeon commun.

Les perruches apprécient leur nouvel environnement, elles ont de la nourriture, peu de prédateurs et comme elles vivent en bande, elles peuvent même se montrer agressives avec les autres oiseaux. 
Chaque année elles nichent tôt  dans les trous des  arbres, notamment des platanes.

Elles arrivent dans les nids avant les oiseaux autochtones et comme elles sont grégaires et organisées, elles réagissent en chassant les autres espèces qui sont en concurrence sur les lieux de nidification : sittelles, huppes, pigeons ou étourneaux.
Avec cette facilité d'adaptation, l'extension de leur territoire augmente chaque année. Repérée d'abord à la praire des filtres puis dans le quartier de la Cépière à Lardenne, Rangueil, au Mirail. Elle est aussi présente au jardin du Barry, à Blagnac et à Tournefeuille.

Un bel oiseau qui inspire la sympathie, mais qui n’a rien à faire chez nous


La colonie grandit de 30% par an selon les ornithologues de nature Midi-Pyrénées avec les nichées de 2 à 3 oisillons par couple.

L’oiseau, exotique et chatoyant inspire la sympathie, mais pour les ornithologues qui n'aiment pas parler d'invasion, la présence des perruches est dramatique.

"Ce sont des oiseaux qui n'ont rien à faire chez nous" et "aucune mesure n'est prise par les pouvoirs publics pour lutter contre l'extension de leur population".

Car la perruche est désormais installée à Paris, Montpellier, Nancy dans l’est, ou encore à Villeneuve d'Asc dans le nord. Et la liste n'est pas exhaustive. Elle séduit le public, alors que dans d’autres pays elle est devenue envahissante. En Australie, où les perruches ont été également introduites par accident, des campagnes sont organisées pour détruire les colonies. Mais ces destructions ont un coût élevé.

La perruche à collier est considérée comme une espèce gagnante. Le genre d'espèce qui a un impact sur la biodiversité, en prenant la place des oiseaux autochtones dans les lieux où elle grignote des territoires.

Désormais, sa présence est signalée dans d'autres villes de la région Midi-Pyrénées. Des individus isolés, pas de colonies, mais pour Christophe Pasquier ce n'est qu'une question de temps.
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