Toulouse : quinze jours après avoir dénoncé l'existence d'une fresque jugée sexiste, syndicats et associations mettent en cause l'inaction de l'hôpital Purpan

Après que SUD, d’autres syndicats et des associations féministes aient demandé le décrochage de la fresque jugée sexiste, exposée à l’internat de Purpan, ces mêmes organisations dénoncent le statu quo concernant cette affaire. Ce, malgré la demande de retrait immédiat formulée par la direction de l’hôpital.

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Alors qu’associations, collectifs d’usagères et syndicats, relayés par la direction de l’hôpital, ont demandé le retrait immédiat de la fresque jugée sexiste exposée sur un mur du self de l’internat de médecine de l’hôpital Purpan de Toulouse, aucune mesure n’a été prise quinze jours plus tard.

Un constat qui met en colère les organisations à l’origine de cette alerte qu'il s'agisse d'"Osez le féminisme", d'un collectif d’usagères de l’internat de l’hôpital Purpan ou du syndicat Sud du CHU de Toulouse.  

Soutenues par La Marche Mondiale des Femmes, elles lancent un appel à signature pour un texte destiné à la direction du CHU de Toulouse et aux institutionnels. "15 jours après la découverte de la seconde fresque pornographique à l'internat de Purpan, et malgré ses déclarations, l'institution n’a toujours pas obtenu son décrochage et n'a rien fait non plus pour la masquer", mentionnent les organisations qui précisent dans un communiqué : "sollicitée à ce sujet par le syndicat SUD dans une lettre ouverte relayée par NousToutes31 notamment, la direction du CHU est restée muette".

Le syndicat Sud fait savoir qu'il voit "de moins en moins bien comment pourrait se mettre en place un plan plus ambitieux de lutte contre toutes les formes de violences sexuelles". Il précise que la défenseuse des droits est saisie et qu'une demande de CHSCT extraordinaire, pour l'instant restée sans réponse, a été envoyée.

"Alors que toutes les associations féministes s'affairent à préparer les manifestations du 25 novembre, journée mondiale pour l’élimination des violences sexistes et sexuelles, le premier CHU de France ne semble pas plus préoccupé que cela par cette problématique", précise encore le communiqué.

"Danger grave et imminent"

Le syndicat Sud avait déposé le 23 octobre une procédure d’alerte pour danger grave et imminent auprès de la direction générale et du directeur des Ressources Humaines. Cette action est soutenue par l’association Osez le Féminisme 31 et le collectif Jeudi11-2. L’Inspection du travail a également été saisie.

Rappelons que cette fresque à caractère sexuel représente des hommes et des femmes plus ou moins dénudés, les femmes étant exhibées en position de soumission. Elle mesure 2 mètres sur 3 et se trouverait encore accrochée sur le mur de la cantine de l’internat.

La deuxième fresque toujours exposée

Les signataires du texte mentionnent qu'il a déjà reçu le soutien de personnalités comme la docteure Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, de Marie-Georges Buffet, députée de Seine-Saint-Denis ou encore du docteur Gilles Lazimi, militant du Collectif féministe contre le viol.

"Nous avons découvert au décours de cette affaire que la première fresque qui avait fait, il y a deux ans, l'objet du même type de polémique n'a pas été enlevée, s'indigne Frédérique Ghroum d'Osez le féminisme 31, elle est montée de deux étages et trône dans un espace dédié aux internes".

"Tout ça est très grave"

"Dans le manuel de bienvenue destiné aux internes, les deux fresques figurent en bonne place, poursuit la militante. J'ai par ailleurs recueilli le témoignage d'une interne qui a subi trois heures de harcèlement de ses pairs suite à une opération. Je pense que tout cela est très grave, violent, sexiste et sexuel" alerte-t-elle.

La direction de l'hôpital que nous avons sollicitée n'a pas répondu à l'heure où nous publions cet article.

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