Toulouse : le risque d'une épidémie de dengue transmise cet été par le moustique tigre existe mais semble sous contrôle

Le moustique tigre, actif partout en Occitanie et vecteur de maladies telles que la dengue, le chikungunya et le zika est sous surveillance renforcée. Les ingrédients d'une épidémie existent, mais les autorités sanitaires ont mis en place une stratégie pour l'éviter. 

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Une piqûre de moustique tigre, désormais implanté et actif dans tous les départements d'Occitanie, ne fait pas seulement mal.

Elle peut aussi transmettre des maladies telles que la dengue, le chikungunya et le zika. 

Il suffit qu'un moustique tigre pique un voyageur contaminé lors d'un séjour en zone tropicale, puis pique ensuite une autre personne saine n'ayant pas séjourné en zone tropicale.
Lors de la première piqûre, le moustique prélève le virus chez la personne infectée et le transmet lors de la deuxième piqûre à la personne jusqu'alors saine. D'où les risques réels d'épidémie.
En raison de la circulation croissante du moustique vecteur de la maladie dans les régions tempérées, notre région n’est plus épargnée par le risque d’épidémie.

En Occitanie, 105 cas suspects ont été signalés aux autorités sanitaires en 2018, dont 34 cas importés de dengue et 2 de chikungunya ont été confirmés.
Par ailleurs, 3 cas autochtones de dengue ((personnes ayant contracté la maladie sans avoir voyagé en zone contaminée) ont été signalés dans le Gard et l’Hérault.
 

Pour le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses (SMIT) du CHU de Toulouse, si la région n'est pas à l'abri d'une épidémie, il n' y a toutefois pas de quoi être alarmiste. "Pour qu'il y ait épidémie explique-t-il, il faut le vecteur. Il est présent avec le moustique tigre. Il faut aussi que le virus arrive avec des voyageurs en début d'infection et il faut aussi que la transmission s'accélère de façon sporadique". "Or, précise le professeur Delobel, on est en mesure de maîtiser une épidémie débutante".
 

Surveillance renforcée autour du moustique tigre

L'Agence Régionale de Santé, qui a mis en place un dispositif de surveillance renforcée depuis le 1er mai (surveillance entomologique, actions de sensibilisation de la population) a également rendu obligatoire la déclaration immédiate par les hôpitaux et les médecins de tout cas suspect ou avéré de maladie. Et dès qu'un cas est signalé, le quartier où réside la personne contaminée est vaporisé sans tarder à l'insectiside.

Les épidémies auxquelles la région Occitanie, comme le reste de l'Europe, doivent désormais se préparer étaient jusqu'ici réservées aux régions tropicales.

"Encouragées par le changement climatique, les voyages et le commerce international, les épidémies de maladies vectorielles (transmises par des insectes tels que les moustiques ou les tiques, NDLR) vont se développer pour toucher une grande partie de l'Europe dans les décennies à venir", ont récemment souligné des chercheurs  à l'occasion d'un Congrès à Amsterdam.
               
Tous les pays du pourtour méditerranéen sont déjà concernés, note Giovanni Rezza, directeur du département maladies infectieuses à l'Institut supérieur de la santé à Rome. 
               
L'événement récent le plus préoccupant est l'épidémie de chikungunya qui a frappé l'Italie à l'été 2017, avec "plus de 400 cas", et "une défaillance dans le diagnostic précoce", puisque la maladie n'a été identifiée par les pouvoirs publics qu'au bout de plusieurs semaines, favorisant l'infection de nouvelles personnes, souligne le chercheur.
                
 
Comment se protéger du moustique tigre ? Les conseils de l'Agence Régionale de Santé
Il n’existe pas de vaccin contre la dengue, le chikungunya ou Zika.

Pour limiter au maximum les risques d’infection, il est important  d'éviter la prolifération des moustiques potentiellement vecteurs de ces maladies.

Se protéger contre le moustique tigre, c’est d’abord éliminer ses lieux de vie et ses lieux de ponte.

Les produits anti-moustiques (insecticides et répulsifs) ne permettent pas d’éliminer durablement les moustiques.

2 gestes simples sont donc essentiels :
  • éviter le développement des larves de moustiques
  • éliminer les endroits où l’eau peut stagner, à l’intérieur comme à l’extérieur : coupelles des pots de fleurs, pneus usagés, encombrants, vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées des gouttières...
Pensez aussi à entretenir les sépultures dans les cimetières, lieux propices au développement des moustiques.

Couvrir les réservoirs d’eau : bidons d’eau, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d’usage.

Se protéger des piqures :

Porter des vêtements longs et protéger les pieds et chevilles sont des mesures très efficaces pour réduire l'exposition aux piqûres. L’imprégnation des vêtements par des insecticides renforce cette protection (avantages : persistance du produit, coût et sécurité d’emploi puisque le contact avec la peau est fortement réduit).

Utiliser des répulsifs cutanés, ils contiennent un principe actif qui éloigne les insectes sans toutefois les tuer (à  appliquer sur toutes les parties découvertes du corps (à l’exception des muqueuses et des lésions cutanées étendues), visage compris, durée de la protection entre 6 à 12 heures selon la concentration du produit et de la température extérieure, à renouveler en fonction de la transpiration ou des bains et des douches, l’utilisation de crèmes solaires diminue l’efficacité de protection des répulsifs et réciproquement).

Consultez ici la liste des répulsifs recommandés par la ministère de la santé

Des précautions d’emploi sont à respecter notamment chez l’enfant et chez la femme enceinte.

L’emploi de moustiquaires de berceau est le moyen prioritaire de protection efficace des jeunes enfants et la protection par le port de vêtements couvrants est particulièrement recommandée.

Dans l’habitat, il est possible d’équiper portes et fenêtres de moustiquaires afin de réduire la présence de moustiques. Cette barrière physique peut être complétée par le traitement systématique, à l’aide d’insecticides, des rideaux de portes, voilages, fenêtres et séparations intérieures ainsi que par l’utilisation de répulsifs domestiques comme les diffuseurs électriques. Les tortillons fumigènes ne doivent être utilisés qu’à l’extérieur ou dans une pièce correctement aérée. Les moustiques n’aimant pas les endroits frais, la climatisation est également un bon moyen de protection individuelle.
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