Une cinquantaine de salariés du voyagiste Fram, inquiets de l'annonce par la direction d'un référendum sur une baisse des salaires "pour éviter un dépôt de bilan, a manifesté jeudi à Toulouse "contre le chantage à l'emploi"
"Touchez pas à nos salaires!", ont scandé devant le siège de l'entreprise la cinquantaine de manifestants portant des T-shirt "Fram en grève" ou encore "Fram l'heure de la déprime".Le débrayage de deux heures et demi, à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO, est intervenu un an jour pour jour après la cession de Fram au fonds LBO France, qui détient déjà Karavel Promovacances.
Cette reprise du voyagiste criblé de dettes avait été accueillie avec soulagement par les syndicats, promoteurs d'un projet avec le moins de casse sociale: Il conservait 430 des 500 salariés en contrat à durée indéterminée.
"La direction fait un chantage à l'emploi. C'est inacceptable", a dénoncé Laye Simakha, secrétaire CGT du CE. Au centre du scrutin: "La baisse réclamée ou une menace de dépôt de bilan", a-t-il ajouté, précisant que la perte qui le concerne se monterait à "10% de son salaire, soit 150 euros".
"Fram doit réduire ses coûts. On a demandé un effort aux salariés", s'est justifié le président de Fram, Alain de Mendonça, soulignant que l'entreprise "perd de l'argent": "90 millions d'euros depuis cinq ans"."Fram est un sinistré. Il est exposé au terrorisme. Il subit de plein fouet la concurrence des acteurs d'internet...", a-t-il ajouté, répétant qu'il était "nécessaire de réduire les salaires" même s'il comprenait que pour les employés "c'était difficile à accepter".
Selon Laye Simakha, en 2016, la direction a reconnu que l'entreprise allait terminer avec un "résultat négatif de 20 millions d'euros contre 16 ME prévus dans le plan de reprise".
"La direction dit qu'on perd trop d'argent. Mais elle a acté dans son plan de reprise de couvrir les pertes pendant trois ans", a ajouté Laye Simakha. Pour les salariés, la baisse intervient après d'autres sacrifices: arrêt des titres restaurant, fin du paiement des jours de carence...
"Un an après, ça nous fait mal", a déploré Corine Montfort (FO), rappelant que "Karavel était arrivé avec beaucoup de projets, des annonces de mutualisation de produits", mais qu'au "fil des mois des mois" ils avaient " surtout remarqué la désorganisation".
Fram, acronyme de Fer Route Air Mer, né en 1949, était au fil des ans devenu un poids lourd du tourisme avec à son zénith jusqu'à 600.000 clients en 1999-2000.