Une salariée et syndicaliste CGT du CHU de Purpan, à Toulouse, est convoquée par la police au commissariat, lundi 6 juillet. Un membre de la direction aurait porté plainte contre elle pour diffamation.
Les faits remontent au 16 juin dernier, journée d'action nationale des soignants. Dans le cortège toulousain, une salariée du CHU de Toulouse, par ailleurs syndicaliste CGT, porte sur sa blouse un slogan du type "Macronavirus, à quand la fin ?", avec le nom d'un membre de la direction de l'hôpital en lieu et place de celui du président.
A Toulouse, les banderoles portant "Macronavirus, à quand la fin ?" avaient valu quelques convocations par la police à leurs auteurs. Il semble que ce cas-là en prenne le chemin.
La salariée en question a été convoquée en tout cas, par téléphone, au commissariat de Saint-Cyprien, lundi 6 juillet. Elle a été avisée d'un dépôt de plainte pour diffamation.
La CGT, par le biais d'un communiqué, s'insurge contre cette plainte. "Est-ce un crime de critiquer et de souhaiter la démission de celui qui n’a pas été capable d’anticiper l’obligation du code de la santé pour la direction de faire face à une catastrophe sanitaire (Article R3131-13 du code de la santé publique). En effet le stock de masques notamment était largement insuffisant alors qu’il aurait dû être d’au moins 5 semaines. Pire encore, alors que de nombreux collègues étaient contaminés au CHU à cause du manque de masques il nous répétait en CHSCT qu’il n’y avait aucun problème de masques au CHU".
Face à la crise sanitaire que nous avons traversée et face à la catastrophe annoncée si rien n’est fait pour l’hôpital public, nous ne nous tairons jamais
Par le biais d'un courrier et en réponse à nos questions, le CHU de Toulouse confirme qu’une plainte a été déposée non par un mais plusieurs directeurs de l'hôpital, semble-t-il, victimes, selon la direction, d’attaques nominatives incessantes.
Le CHU ne laisse pas ses personnels être mis en cause de manière inacceptable et utilise les voies de droit adaptées pour les protéger
"Ces mises en cause graves, publiques et répétitives, contraires aux valeurs portées par l’établissement doivent cesser", poursuit la direction du CHU. "Il invite chacun à un dialogue apaisé et constructif dans une cohésion qui seule fait honneur à l’institution".
Un rassemblement de soutien à la salariée convoquée devait avoir lieu à 16 heures, lundi 6 juillet, devant le commissariat de Saint-Cyprien, allées Charles-de-Fitte. Mais entre-temps, les services de police ont rappelé la salariée pour lui signifier que son audition n'aurait finalement pas lieu. Est-elle reportée ? Annulée ? Aucune précision ne semble lui avoir été apportée.